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COCA-COLA PLAN (R. Rauschenberg)

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D'emblée, le côté comique de Coca-Cola Plan (1958) de Robert Rauschenberg est frappant. Flanquées des ailes de l'aigle américain, trois bouteilles de Coca y sont exposées surmontant une boule d'escalier en bois qui évoque immanquablement un petit globe terrestre. À une époque où se développe rapidement une société de consommation toute-puissante, l'observateur de ce petit retable moderne est ainsi confronté à la transformation d'une marchandise familière et inoffensive en un redoutable symbole de pouvoir. Une métamorphose d'autant plus violente qu'elle ne semble pas intentionnellement satirique, mais plutôt résulter d'une association presque fortuite, c'est-à-dire en un sens inévitable, d'objets de rebut. Jusqu'à l'art lui-même, qui n'a plus d'autre qualité que celle d'un recyclage précaire de matériaux sans valeur, tout est ici détourné. Comme le manifesteront clairement les combine paintings ultérieures de l'artiste, l'objectif d'un tel recyclage ne semble autre que celui – extrêmement ambivalent – de retarder, tout en y participant, l'effondrement d'une culture de la consommation guettée par la saturation. Une dynamique que le pop art américain accélérera dès le début des années 1960.

— Hervé VANEL

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art contemporain à l'université de Brown, Rhode Island (États-Unis)

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Pour citer cet article

Hervé VANEL. COCA-COLA PLAN (R. Rauschenberg) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009