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CARDINALE CLAUDIA (1939- )

Née le 15 avril 1939 à Tunis, Claudia Cardinale emporte, à l'âge de dix-sept ans, le prix de « la plus belle Italienne » de Tunis, ce qui lui vaut d'être invitée à la Mostra de Venise. De retour en Tunisie, elle tourne dans Chaînes d'or, un court-métrage, de René Vautier (1956) et Goha de Jacques Baratier (1957). Prise sous contrat par le producteur Franco Cristaldi, qu'elle épousera en 1967, elle entreprend une carrière cinématographique, tout en suivant des cours d'art dramatique au Centro sperimentale de cinematografia. Elle tient des rôles secondaires, principalement dans des comédies, de jeune filles réservées, généralement originaires du Sud, telles la Sicilienne « protégée » par son frère de I soliti ignoti (Le Pigeon) de Mario Monicelli (1958) et Audace colpo dei soliti ignoti (Hold-up à la milanaise) de Nanni Loy (1959). Elle est aussi la servante de Un maledetto imbroglio (Meurtre à l'italienne) de Pietro Germi (1959) et la fiancée de l'aîné de Rocco e i suoi fratelli (Rocco et ses frères) de Luchino Visconti (1960).

Dès 1960, Claudia Cardinale accède aux premiers rôles qui vont mettre en valeur sa beauté lumineuse ; ainsi la jeune épouse de Marcello Mastroianni dans Il Bell' Antonio (Le Bel Antonio) de Mauro Bolognini (1960), la danseuse aimée de Jacques Perrin dans La Ragazza con la valigia (La Fille à la valise) de Valerio Zurlini (1961), qui lui vaut un David di Donatello, la prostituée maîtresse de Jean-Paul Belmondo dans La Viaccia (Le Mauvais chemin) de Mauro Bolognini (1960) et l'objet de la passion d'Anthony Franciosa dans Senilità (Quand la chair succombe) de Mauro Bolognini (1960). Dans le même temps, comme elle parle couramment le français, presque sa langue maternelle, elle tourne dans Les lions sont lâchés de Henri Verneuil (1961) et Cartouche de Philippe De Broca (1962), dans lesquels elle donne à entendre pour la première fois sa propre voix. En effet, elle avait été systématiquement doublée en Italie où sa voix singulière, rauque et voilée, n'était alors pas considérée comme phonogénique. En 1963, elle atteint à la reconnaissance internationale avec Il Gattopardo (Le Guépard) de Luchino Visconti, dans lequel on voit la jeune fille fruste et sensuelle se métamorphoser en femme élégante et raffinée, puis 8 ½ (Huit et demi) de Federico Fellini. Dès lors, elle interprète des personnages matures, plus complexes, qui mettent en évidence la diversité de son talent, la subtilité de son jeu. Ainsi de la fiancée de La Ragazza di Bubbe (La Ragazza) de Luigi Comencini (1963), qui lui vaut un nastro d'argento, la sœur « incestueuse » de Vaghe stelle dell'Orsa (Sandra) de Luchino Visconti (1965), l'épouse d'une victime de la Mafia de Il Giorno della civetta (La mafia fait la loi) de Damiano Damiani (1967), pour lequel elle obtient un David di Donatello, et la veuve de C'era una volta il West (Il était une fois dans l'Ouest) de Sergio Leone (1968).

Dès lors, Claudia Cardinale mène une activité intense qui l'amène à tourner avec des cinéastes de diverses nationalités, comme Blake Edwards, Richard Brooks, Luigi Magni, Jerzy Skolimovski, Mikhaïl Kalatozov, José Giovanni, Franco Zeffirelli, Alan Bridges, Liliana Cavani, Werner Herzog, Marco Bellocchio, Henri Verneuil, Claude Lelouch, Nicole Garcia, Manoel de Oliveira et Pasquale Squittieri, dont elle est devenue la compagne et l'interprète principale. Outre les prix d'interprétation qu'elle a obtenus, elle a reçu, « pour l'ensemble de sa carrière », un lion d'or (1993), un David di Donatello (1997) et un ours d'or (2002).

— Alain GAREL

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

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Pour citer cet article

Alain GAREL. CARDINALE CLAUDIA (1939- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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