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FLEETWOOD CHARLES (1618?-1692)

Soldat et homme politique anglais. Lorsque la guerre civile éclate, Charles Fleetwood se range dans le camp des parlementaires. Il reçoit le commandement d'un régiment en 1644 et participe à la mise en pièces des troupes royales à Naseby (14 juin 1645). On le soupçonne d'avoir trempé dans le complot visant à s'emparer de la personne du roi Charles Ier à Holmby. Quoi qu'il en soit, il ne participe pas au procès et n'assume aucune responsabilité dans le fatal verdict. En 1650, il accompagne Oliver Cromwell en Écosse à titre de lieutenant-général de la cavalerie. Il participe à la victoire de Dunbar. En 1651, il reçoit le commandement de l'armée et participe à la victoire de Worcester. En 1652, il épouse la fille de Cromwell ; ce dernier l'envoie en Irlande achever sa politique de « plantation » coloniale. Il s'agit de liquider la résistance des catholiques irlandais en les expédiant « en Connaught ou en enfer » et de donner aux soldats de l'armée puritaine les terres ainsi vidées de leurs habitants. De septembre 1652 à septembre 1655, Fleetwood s'acquitte de sa mission avec la dernière brutalité, persécutant les prêtres, refoulant les indigènes, donnant toute licence aux éléments les plus radicaux de l'armée puritaine. À son retour d'Irlande, il devient un des major generals de l'armée. On parle de lui comme du successeur possible d'Oliver Cromwell à qui il se montre dévoué corps et âme. À la mort du lord-protecteur, c'est son fils Richard Cromwell qui accède au pouvoir. Incapable de mettre un terme à la sourde rivalité qui oppose le Parlement à l'armée, Richard démissionne. Les généraux Lambert et Monk se disputent l'héritage du Commonwealth agonisant. Fleetwood dont Macaulay dit qu'il « représentait le courant des indépendants et républicains honnêtes mais fanatiques » se range derrière Lambert, le général républicain. C'est Monk qui l'emporte. Comme il n'avait trempé ni dans le procès ni dans l'exécution de Charles Ier, la restauration se borne à l'exclure de tous les emplois publics. Fleetwood sera contraint à une retraite forcée jusqu'à sa mort.

— Pierre JOANNON

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Écrit par

  • : historien, docteur en droit, docteur honoris causa de la National University of Ireland et de l'université d'Ulster (Royaume-Uni)

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Pour citer cet article

Pierre JOANNON. FLEETWOOD CHARLES (1618?-1692) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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