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AKHMADOULINA BELLA AKHATOVNA (1937-2010)

Représentante de la poésie du dégel, avec Voznessenski et Evtouchenko, Bella Akhmadoulina fut l'une des grandes voix de la littérature soviétique de la quatrième génération qui s'épanouit pleinement après la mort de Staline. Son œuvre résolument individualiste, lui valut les critiques du pouvoir et elle peina parfois à se faire publier.

Bella Akhmadoulina (de son nom complet Izabella Akhatovna Akhmadoulina) naît le 10 avril 1937 à Moscou, d'un père tatare et d'une mère aux origines italiennes. Après avoir terminé son cursus à l'institut littéraire Gorki en 1960, elle voyage en Asie centrale. Admise au sein de l'Union des écrivains soviétiques, elle attire, comme le poète Evgueni Evtouchenko, qu'elle épouse en premières noces dans les années 1950, des milliers d'auditeurs lors des séances de lecture de son œuvre. Parce qu'elle critique la persécution dont Boris Pasternak fait l'objet, Bella Akhmadoulina est exclue de l'Union des écrivains pendant un an, en 1959.

Son premier recueil, Struna (« La Corde »), paraît en 1962. Le long poème Moya rodoslovnaya (1964, « Ma Généalogie »), dont le titre fait allusion à un poème d'Alexandre Pouchkine, expérimente de façon ambitieuse et assurée divers sujets et techniques, exaltant la nature, le talent et le génie poétique. Il en va de même du poème Skazda o dožde (« Histoire de pluie »), composé à la même époque. Le thème de l'acte créateur traverse ses écrits de façon récurrente. Parmi les volumes qui vont suivre, citons Uroki muzyki (1969, « Leçons de musique »), Stikhi (1975, « Poèmes ») et Taina (1983, « Secret »). Bella Akhmadoulina publie également des traductions de poèmes géorgiens ou composés dans d'autres langues. Avec d'autres auteurs de sa génération, elle participe, en 1979, à la parution non autorisée de l'almanach ronéoté Metropol' (Métropole), qui accueille des écrivains non conformistes refusés par les éditions officielles. Elle signe en 1993 la « lettre des 42 », qui demande l'abolition de tout mouvement ou parti affichant des orientations communistes et nationalistes en Russie.

Récompensée par de nombreux honneurs, Bella Akhmadoulina reçoit le prix national de l'Union soviétique en 1989, puis celui de la fédération de Russie en 2004. Elle s'éteint le 29 novembre 2010 à Peredelkino, dans la banlieue de Moscou.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. AKHMADOULINA BELLA AKHATOVNA (1937-2010) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • DÉGEL POÉSIE DU, URSS

    • Écrit par Claude KASTLER
    • 761 mots
    • 1 média

    1953 : les poètes Zabolotski, Smeliakov, Martynov sont en déportation ; Boris Sloutski et Naoum Korjavine ne sont pas publiés ; Akhmatova et Pasternak vivent de traductions. La poésie officielle, que ce soit celle du vétéran S. Kirsanov ou du jeune Evtouchenko, s'étale dans les journaux et couvre...

Voir aussi