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ASTANA

Astana, Kazakhstan - crédits : udmurd/ Shutterstock.com

Astana, Kazakhstan

Située dans le centre-nord du pays, où règne un climat continental rude, Astana (anciennement Akmolinsk, Tselinograd [1961-1992], Akmola [1992-1998], Astana [1998-2019] puis Noursoultan [2019-2022]) remplace depuis 1998 Almaty, qui est localisée sur le piémont du Tianshan à proximité de la frontière chinoise, comme capitale du Kazakhstan. Ce transfert du pouvoir, décidé par le président Noursoultan Nazarbaïev en 1995, s'est inscrit dans la politique territoriale de consolidation de l'État kazakhstanais mise en œuvre après la disparition de l'URSS. Il s'agissait non seulement de concrétiser le changement politique opéré avec l'accession à l'indépendance en 1991, mais également de réaffirmer les prérogatives de l'État sur le nord de la république, où résidait une importante population russe. Par cette décision, la nouvelle capitale a été implantée dans une ville fondée dans les années 1830, dans le cadre de l'avancée de l'Empire tsariste dans les steppes kazakhes, et dont il reste quelques bâtiments dans le centre-ville. Pendant la période khrouchtchévienne, la ville, alors renommée Tselinograd (celina, « terre vierge »), fut le centre de la grande opération d'aménagement agricole qui visait l'exploitation céréalière des terres vierges. Mais, malgré une situation de carrefour ferroviaire, à l'intersection de la voie transsibérienne méridionale et d'une voie importante desservant le sud du pays et les républiques d'Asie moyenne, Astana était une ville de province de taille moyenne – au recensement de 1989, elle comptait 276 000 habitants – au moment où elle a acquis le statut de capitale.

Depuis lors, la ville enregistre une forte croissance démographique, car elle bénéficie du transfert effectif des institutions et des administrations de l'État, lequel engendre d'importants investissements publics et privés qui sont financés par la rente pétrolière et gazière. Dans ce contexte, le renversement de la dynamique migratoire, qui découle notamment de l'arrivée massive des fonctionnaires, explique la très rapide augmentation de la population : les premiers effets de l'implantation de la capitale ont porté la population à 319 000 habitants au recensement de 1999 et on comptait 1,3 million d’habitants en 2022. Cette évolution s'accompagne de la kazakhisation de la ville, car, si les Kazakhs représentaient seulement 17 % des habitants de Tselinograd en 1989, ils sont désormais majoritaires. Cependant, le dynamisme économique incite, d'une part, les populations slaves à demeurer à Astana et attire, d'autre part, des migrants originaires du sud de l'Asie centrale.

Astana, Kazakhstan - crédits : Rafael_Wiedenmeier/ Istock Unreleased/ Getty Images

Astana, Kazakhstan

Le développement de la nouvelle capitale du Kazakhstan est conduit en fonction d'un schéma d'aménagement conçu à l'origine par l'architecte et urbaniste japonais Kisho Kurokawa, qui a été amendé pour mieux répondre à l'ambition du pouvoir de faire d’Astana une capitale eurasiatique moderne. Le plan prévoit l'essor de la ville à l'horizon de 2030, date à laquelle elle devrait posséder une forme circulaire parfaite. Déjà, l'espace urbain gagne sur la steppe et la superficie de l'espace administré par les autorités municipales est passée de 258 kilomètres carrés en 1997 à 710 kilomètres carrés en 2006. Astana s'étend en particulier sur la rive gauche de l'Ichim où, à la place d'anciens marais, la ville de l'État est érigée autour d'une vaste perspective qui relie la présidence de la république, la tour emblème de la nouvelle capitale, et le siège de la compagnie nationale de pétrole et de gaz. Dans le même temps, la ville « soviétique », qui occupe la rive droite, est remodelée sous l'effet de la densification du centre par la construction de gratte-ciel, et sous l'effet de l'édification de nouveaux quartiers d'habitat individuel et surtout collectif. Mais, malgré[...]

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Écrit par

  • : docteur en géographie, chargé de recherche au C.N.R.S., membre de l'U.M.R. 7528 Monde iranien et indien (C.N.R.S., Sorbonne nouvelle, EPHE, INALCO)
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis et Julien THOREZ. ASTANA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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