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KOESTLER ARTHUR (1905-1983)

Romancier de talent, essayiste aux multiples pôles d'intérêt, journaliste renommé et pamphlétaire redouté, Arthur Koestler est né à Budapest. Après des études à l'université de Vienne, il devient journaliste, voyage dans l'Europe de l'entre-deux-guerres, connaît l'Allemagne préhitlérienne et les débuts du communisme soviétique. Il séjourne également au Moyen-Orient, en Asie centrale et effectue un voyage dans les régions arctiques à bord du Graf Zeppelin.

Lorsque la guerre d'Espagne éclate, Koestler s'y rend et relate les événements pour le News Chronicle. Capturé par les troupes de Franco, il est sommairement jugé et condamné à mort. Il passera plusieurs mois en prison, s'attendant à tout moment à être exécuté, avant d'être finalement libéré. De cette pénible expérience, il tirera un livre, Un testament espagnol (Spanish Testament, 1938), et en concevra une solide et durable haine de la peine de mort. En 1955, il crée en Angleterre la Campagne nationale pour l'abolition de la peine de mort et publie au même moment Reflections on Hanging, 1955. Ce pamphlet, accompagné d'un essai parallèle d'Albert Camus, est publié en France en 1957, sous le titre Réflexions sur la peine capitale. Cette même année, la peine de mort est supprimée en Grande-Bretagne.

Après la publication d'Un testament espagnol, Koestler abandonne le journalisme. Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, il s'engage d'abord dans la Légion étrangère française, puis dans l'armée britannique. Il obtient la nationalité britannique.

Il publie en 1940 un premier roman, Le Zéro et l'Infini (Darkness at Noon), qui relate sous une forme romancée les procès de Moscou. Ensuite paraît Spartacus (1944), histoire d'une révolution qui échoue. On devine que, sous l'aspect d'un roman historique, se cache et se révèle à la fois une fresque d'une brûlante actualité. Arthur Koestler publie aussi à cette époque de nombreux essais. Le Yogi et le Commissaire, (The Yogi and the Commissar, 1944) est un recueil d'articles parus de 1942 à 1944 dans des revues américaines. Essais politiques, psychologiques ou littéraires révèlent une pensée brillante autant qu'originale. Il faut mentionner son autobiographie constituée par les deux livres La Corde raide (Arrow in the Blue, 1952) et Les Hiéroglyphes (The Invisible Writing, 1954).

Mais Arthur Koestler s'était toujours passionné pour les sciences. Dès 1930, il avait publié des articles sur les voyages interplanétaires et sur la fission de l'atome. Trente ans plus tard, il revient à son ancienne passion. Avec Les Somnambules (The Sleepwalkers, 1959), il tente de « réconcilier » les sciences et les lettres. Ce livre, qu'il a mis plus de quatre ans à composer, se présente comme une tentative d'élaborer une histoire des conceptions humaines à travers les âges. C'est le premier volet d'une trilogie qui sera ultérieurement intitulée Génie et folie de l'homme et que Pierre Debray-Ritzen saluera comme un « véritable triptyque de la connaissance ». Après Les Somnambules, paraîtront Le Cri d'Archimède (The Act of Creation, 1964) et Le Cheval dans la locomotive (The Ghost in the Machine, 1967).

La philosophie orientale est pour Arthur Koestler une autre source d'inspiration. Afin de trouver une réponse aux « angoisses de l'Occident », il se rend au Japon et en Inde. En Inde, il rencontre des sages et des « saints », réfléchit sur le yoga ; mais dans un pays où le poids des traditions pèse si lourd dans la balance, on ne peut concevoir une analyse de l'Inde moderne qui n'en tiendrait pas compte. Au Japon, il se sent pris entre le pays traditionnel, le « pays du lotus » et le Japon moderne, « le pays des robots », qui lui paraît une absurde caricature de l'Occident. Dans [...]

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Écrit par

  • : agrégée de l'Université, maître assistant à l'université de Paris-VII

Classification

Pour citer cet article

Ann Daphné GRIEVE. KOESTLER ARTHUR (1905-1983) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

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