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DEPERDUSSIN ARMAND (1864-1924)

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L’irrésistible appel du ciel

Sa verve lui vaut d’amasser une belle fortune qu’il investit à bon escient, en particulier dans un institut de soins qu’il fonde et où l’on utilise l’air chaud. Toutefois, poussé par une formidable curiosité, il veut aborder d’autres domaines et, à l’époque de l’essor de l’aviation, lui vient l’idée, à l’occasion des fêtes de Noël de 1909, d’exposer une maquette d’aéroplane grandeur nature au rayon des textiles d’un grand magasin parisien. La fièvre de l’aviation le gagnant, il décide de se lancer dans l’aventure, s’entourant judicieusement de talentueux collaborateurs, notamment de l’ingénieur Louis Béchereau (1880-1970), lequel va le seconder, épaulé par Henri Papa et Léon Besnard, deux ingénieurs expérimentés de l’École centrale des arts et manufactures.

Le succès lui sourit rapidement, en 1910, lors de la deuxième Exposition internationale de la locomotion aérienne, organisée au Grand Palais du 15 octobre au 2 novembre, où il dévoile le premier appareil portant sa marque et qui seraproduit en douze versions distinctes. Il possède bientôt deux usines, la première à Paris, l’autre à Juvisy. Il crée également trois écoles de pilotage : à Courcy, près de Reims ; à Ambérieu, dans l’Ain ; et à Pau.

Armand Deperdussin va ainsi bâtir la firme de construction aéronautique sans doute la plus prospère du moment, la Société de production des aéroplanes Deperdussin (SPAD). Parmi ses collaborateurs, outre l’incontournable Louis Béchereau, inventeur du fuselage monocoque, figurent de grands noms de l’aviation : André Herbemont (1893-1966), Maurice Prévost (1887-1952) et Jules Védrines (1881-1919). Grâce à cette équipe talentueuse et à des appareils élégants et rapides, qui traduisent une ingénierie avancée, Deperdussin se taille rapidement une réputation enviable. Ainsi, le 13 janvier 1912, à Pau, aux commandes d’un monoplan Deperdussin à moteur Gnome de 100 chevaux, Jules Védrines bat le record de vitesse avec 145,177 km/h. Le 22 février de la même année, il porte ce record à 159,303 km/h, à bord d’un monoplan Deperdussin à moteur Gnome de 140 chevaux. Enfin, le 9 septembre 1912, à Chicago, il remporte la coupe Gordon-Bennett, en poussant son monocoque Deperdussin à la vitesse de 169,7 km/h.

Si, en avril 1913, un hydravion Deperdussin piloté par Maurice Prévost s’impose dans la première coupe Schneider, et si un autre appareil de la marque bat le record du monde de vitesse à plus de 200 km/h, le 29 septembre 1913 à Reims, dans le cadre de la coupe Gordon-Bennett, la chance du constructeur va subitement tourner. Malgré les performances et les succès, les commandes ne décollent pas. Or, avant 1914, ses avions totalisent pourtant quatorze records du monde de vitesse.

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Écrit par

  • : historien de l'aviation, membre de l'Académie de l'air et de l'espace

Classification

Pour citer cet article

Bernard MARCK. DEPERDUSSIN ARMAND (1864-1924) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 17/01/2024

Média

Armand Deperdussin et Jules Védrines  - crédits : Collection Pau Wright Aviation - www.espace-pau-aviation.fr

Armand Deperdussin et Jules Védrines 

Autres références

  • AVIATION - Histoire de l'aviation

    • Écrit par , et
    • 10 106 mots
    • 34 médias
    L'Exposition de 1912 réservait une surprise à ses visiteurs : un monoplan construit par Deperdussin présentait pour la première fois la formule « monocoque » (rigidité de la coque obtenue par le seul revêtement) qui allait permettre un important gain de place. De plus, cette trouvaille allait faire...