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FISCHER ANNIE (1914-1995)

La pianiste hongroise Annie Fischer bénéficia d’une renommée internationale au xxe siècle.

Annie Fischer naît le 5 juillet 1914 à Budapest, dans une famille juive. Enfant prodige, elle fait ses débuts à l’âge de huit ans, interprétant sur scène le Premier Concerto pour piano, en ut majeur, de Ludwig van Beethoven. Elle étudie à l’académie Franz-Liszt de sa ville natale, auprès d’Arnold Székely et d’Ernő Dohnányi. En 1926, elle donne son premier concert à l’étranger : elle interprète à cette occasion le Concerto pour piano, enlamajeur (K. 488), de Wolfgang Amadeus Mozart et le Concerto de Robert Schumann avec l’Orchestre de la Tonhalle à Zurich. En 1933, elle remporte le premier prix au concours Franz Liszt de Budapest quand son interprétation de la Sonate pour piano, en si mineur, de Liszt surprend, par son brio et sa maturité, le jury comme le public. Quatre ans plus tard, elle épouse le musicologue Aladár Tóth. En 1941, tous deux fuient l’antisémitisme qui ne cesse de croître en Hongrie ‒ comme dans l’Allemagne nazie ‒, et émigrent en Suède.

Le couple rentre en Hongrie après la Seconde Guerre mondiale. Annie Fischer reprend sa carrière internationale. Son mari, qui se voit confier la direction de l’Opéra de Budapest, recrute Otto Klemperer comme directeur artistique. En 1957, la pianiste participe au cycle des concertos de Beethoven que le chef allemand dirige au Royal Festival Hall de Londres. Quatre ans plus tard, elle fait ses débuts aux États-Unis et interprète le Concerto pour piano, enmi bémol majeur (K. 482) de Mozart, au côté de l’Orchestre de Cleveland placé sous la baguette de George Szell, au Carnegie Hall de New York. Annie Fischer se produit cependant essentiellement en Europe. Vers la fin de sa vie, elle espace de plus en plus ses apparitions sur scène et privilégie les représentations en dehors de sa ville natale, que ce soit dans le reste de la Hongrie ou à l’étranger. Elle fait ses adieux au public en 1992, à Londres, où elle donne en bis une interprétation magistrale de la fugue sur laquelle s’achève la sonate Hammerklavier de Beethoven. Annie Fischer meurt le 10 avril 1995, à Budapest.

Son jeu, d’une grande expressivité, possède également une sensibilité et une profondeur qui rappellent les interprètes de l’ère romantique. Son répertoire s’étend de Jean-Sébastien Bach à Béla Bartók, avec une prédilection pour Mozart, Beethoven et Franz Schubert. Parmi sa discographie, retenons ses interprétations de Mozart (le Concerto pour piano, en ut majeur [K. 467], et le Concerto pour piano, enmi bémol majeur [K. 482], gravés au côté du Philharmonia Orchestra de Londres et sous la direction de Wolfgang Sawallisch), Beethoven (une intégrale des sonates, le TroisièmeConcerto pour piano, en ut mineur), Schubert (la Sonate pour piano, en si bémol majeur), Schumann (Carnaval, la Fantaisie en ut majeur, lesScènes denfants, Kreisleriana) et Johannes Brahms (la Troisième Sonate pour piano, en fa mineur). Annie Fischer a également joué les œuvres de ses compatriotes : Liszt (les Six Grandes Études de Paganini), Dohnányi (les QuatreRhapsodies pour piano), Zoltán Kodály (les Danses de Marosszék), ou encore Bartók (les Quinze Chansons paysannes hongroises pour piano, le Troisième Concerto pour piano, capté en 1960, avec l’Orchestre symphonique de la radio bavaroise dirigé par Ferenc Fricsay).

— Universalis

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Universalis. FISCHER ANNIE (1914-1995) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )