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OBEY ANDRÉ (1892-1975)

Né à Douai dans le Nord et mort à Montsoreau en Touraine, André Obey écrit ses deux premières pièces en collaboration avec Denys Amiel : La Souriante Madame Beudet, créée en 1921 par le groupe du Canard sauvage, connaît le succès public, mais le ton satirique de La Carcasse, créée à la Comédie-Française en 1926, suscite une polémique d'une telle violence que la pièce est retirée après quatre représentations. Séduit par les idées et l'action de Copeau, Obey participe étroitement au travail des « Copiaux » et devient le poète officiel de la compagnie des Quinze qui en émane. Pour celle-ci, il écrit Noé, Le Viol de Lucrèce, La Bataille de la Marne en 1931, Loire en 1932. Vénus et Adonis (1932) est créé chez Dullin, Introduction au Cid (1940) à la Comédie-Française où Copeau est devenu administrateur. Président du syndicat clandestin des auteurs et compositeurs pendant l'Occupation, Obey est appelé, à la Libération, aux fonctions de directeur des spectacles et de la musique. Administrateur provisoire de la Comédie-Française en octobre 1945, il en est nommé administrateur général par décret du 6 avril 1946. En dépit des violents remous causés par la réforme, il monte d'admirables spectacles (La Princesse d'Élide, Britannicus, Le Maître de Santiago). Mais, lassé des obligations de sa fonction, il démissionne en 1947 pour se consacrer tout entier à son œuvre de dramaturge. Citons notamment, parmi ses œuvres originales, Maria (1946), Revenu de l'Étoile (1947), L'Homme de cendres (1949), Lazare (1951), Une fille pour du vent (1953), Les Trois Coups de minuit (1958), La Fenêtre (1959), Le Jour du retour (1972). Les nombreuses adaptations qu'il se plaît à écrire, à la demande de Dullin, de Barrault, de Vitold, ou pour l'O.R.T.F., sont autant de re-créations : Richard III (1933), Le Trompeur de Séville (1937), Les Gueux au paradis (1945), Œdipe roi (1947), La Résurrection des corps (1952), L'Orestie (1955), La Chatte sur un toit brûlant (1956), Douze Hommes en colère (1958), La Paix (1967).

La Bible et les mystères du Moyen Âge, les tragiques grecs — Eschyle surtout —, Shakespeare sont les sources principales de l'inspiration créatrice d'André Obey, mais son souci constant reste de découvrir des formes nouvelles d'expression dramatique. Obey aspire à un théâtre total où les chœurs, la musique, la danse, les jeux contribuent à donner une grandeur épique à des drames simples, humains, traités avec une dimension poétique qui ne craint pas de s'allier à la verve populaire. De son œuvre romanesque on ne saurait oublier Le Joueur de triangle, où éclate sa passion pour la musique, et L'Orgue du stade, tant admiré par Montherlant.

— Sylvie CHEVALLEY

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Écrit par

  • : Ph.D., New York University, archiviste-bibliothécaire de la Comédie-Française

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Sylvie CHEVALLEY. OBEY ANDRÉ (1892-1975) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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