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ALLOPHANES

Minéraux alumino-siliciques amorphes. Leur nom vient du grec allos, « autre », et phanein, « paraître », la couleur bleuâtre à verdâtre des allophanes les ayant parfois fait confondre avec du minerai de cuivre. La formule chimique générale peut s'écrire : m Al2O3, n SiO2, p H2O, m et n étant voisins. Les proportions relatives des constituants sont variables, mais dans certaines limites : en pourcentage pondéral, il existe entre 20 et 40 p. 100 de silice et d'alumine et environ 40 p. 100 d'eau. Ne dépassant généralement pas 1 p. 100, des oxydes de fer, de magnésium, de calcium, de potassium, de sodium et de cuivre se rencontrent parfois.

Les allophanes se trouvent sous la forme de masses ou d'encroûtements mamelonnés, stalactiformes ou pulvérulents, mais le plus souvent intimement liés à d'autres minéraux, dans les sols et les produits d'altération. Dans ces derniers, ils se présentent, au microscope électronique, sous la forme de grains arrondis d'un diamètre variant entre 400 Å et 2 μ ou plus rarement de fines particules (0,02 μ). Lorsqu'ils sont mélangés à d'autres minéraux, tels que les argiles, leur mise en évidence est difficile. Amorphes, ils ne diffractent que faiblement les rayons X, l'analyse thermodifférentielle montre une forte perte d'eau entre 100 et 200 0C, mais dans une gamme de température identique à celle des premières réactions endothermiques des minéraux argileux (kaolins et smectites). Seules des attaques chimiques, spécifiques des allophanes, mettant en solution leur silice et leur alumine, permettent, par le dosage de ces composants, la mise en évidence de ces minéraux.

D'un point de vue génétique, les allophanes ne proviennent probablement pas de la floculation de gels alumino-siliceux, mais de débris désorganisés de charpente de silicates hydratés ou de reliquats de structures vitreuses lessivées. Ils sont métastables et évoluent le plus souvent vers une mise en solution de leurs constituants.

— Jean-Pierre GIBERT

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Écrit par

  • : docteur de troisième cycle, assistant au laboratoire de pétrographie-volcanologie, Orsay

Classification

Pour citer cet article

Jean-Pierre GIBERT. ALLOPHANES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MINÉRALOGIE

    • Écrit par Claude GUILLEMIN
    • 11 981 mots
    • 22 médias
    ...de la solidification de solutions colloïdales. L'opale, gel de silice hydratée, est le plus commun ; on connaît des gels de sulfure (métastibnite : sulfure d'antimoine), d'oxydes (limonite, gummite), de phosphates (diadochite : phosphate de fer), de silicates(allophanes, chrysocolle).

Voir aussi