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ALKAN CHARLES-VALENTIN MORHANGE dit (1813-1888)

Figure majeure du piano en France à l'époque romantique, Alkan souffre de la notoriété de Chopin et de Liszt : elle l'éclipsera jusqu'à la redécouverte de son œuvre à la fin des années 1980. Né à Paris dans une famille juive, il entre très tôt au Conservatoire, où il est l'élève de Pierre Zimmermann : il obtient le premier prix de piano en 1824, le premier prix d'harmonie en 1827 et le premier prix d'orgue en 1834 ; la même année, il remporte le premier grand prix de Rome. Il commence aussitôt une carrière de virtuose et fréquente les principaux salons de la capitale aux côtés de George Sand, de Chopin, de Victor Hugo ou de Liszt. À l'exception d'une courte période où il enseigne le solfège à temps partiel au Conservatoire de Paris (1829-1836), il n'occupe aucune fonction officielle. Il s'oriente bientôt vers la musique de chambre et l'enseignement, à titre privé. Une première éclipse interrompt sa carrière entre 1838 et 1844 et, après avoir refait surface pendant quatre ans, il quitte Paris pour n'y revenir que vingt-cinq ans plus tard (1848-1873). Doté d'une étonnante technique, très rigoureuse, il était surnommé le « Berlioz du piano ». Homme énigmatique, sa carrière comporte des périodes obscures que la musicologie n'a pas encore totalement éclaircies (R. Smith, Alkan, 2 vol., Londres, 1976 et 1987).

Son œuvre, essentiellement consacrée au piano, s'impose par sa diversité et sa nouveauté. À bien des égards, Alkan est au piano ce que Berlioz est à l'orchestre : un novateur plein d'imagination sachant décrire en musique. La révolution ferroviaire lui inspire une étonnante étude, Le Chemin de fer (1844). Parmi ses œuvres majeures figurent la Grande Sonate, op. 33, « Les Quatre Âges »(1847) et les deux cycles de Douze Études dans les tons majeurs (1847) et Douze Études dans les tons mineurs (1857), où figure le fameux Festin d'Ésope. Il est également l'auteur de deux concertos de chambre pour piano, d'un trio pour piano, violon et violoncelle, d'une sonate pour violoncelle et piano, d'une symphonie, d'un concerto pour piano et orchestre, de variations, de préludes pour piano ou orgue (ou pour piano-pédalier, instrument hybride, sorte de piano disposant d'un pédalier d'orgue, tombé en désuétude) et de mélodies.

— Alain PÂRIS

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

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Pour citer cet article

Alain PÂRIS. ALKAN CHARLES-VALENTIN MORHANGE dit (1813-1888) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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