Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

GUY ALICE (1873-1968)

Pionnière de l'industrie cinématographique française et américaine, Alice Guy fut la première femme réalisatrice.

Née le 1er juillet 1873 à Paris, Alice Guy débute comme secrétaire de Léon Gaumont. Elle dirige son premier film, La Fée aux choux, en 1896 afin de montrer quel potentiel de divertissement recèlent la caméra fabriquée par son employeur et les images animées qu'elle enregistre. (Si de nombreux historiens affirment que ce conte de fée d'Alice Guy est antérieur aux œuvres de fiction de Georges Méliès, quelques-uns datent ce premier film de 1900.) La jeune Alice se retrouve bientôt à la tête de la production cinématographique chez Gaumont. Elle dirigera ainsi la plupart des films de la société jusqu'en 1905. La croissance de l'entreprise est telle qu'il devient ensuite nécessaire de recruter d'autres réalisateurs.

La plupart des premiers films Gaumont, produits à peu de frais, ne durent qu'une ou deux minutes. Mais vers 1901 Alice Guy commence à travailler à des projets légèrement plus longs, plus élaborés aussi, comme Esméralda (1905), adaptation de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, et La Vie du Christ (1906). Elle expérimente divers trucages et parvient bientôt à obtenir l'effet recherché en masquant certaines parties de l'image, en utilisant la double exposition ou encore en faisant défiler la pellicule en arrière. En 1906-1907, elle réalise une centaine de films parlants courts à l'aide du Chronophone inventé par Gaumont, appareil qui synchronise l'image filmée et les sons enregistrés sur un cylindre de cire.

En 1907, Alice Guy épouse le caméraman Herbert Blaché et le suit aux États-Unis. Elle fonde en 1910 une entreprise fructueuse, Solax Company, à Flushing (New York). En tant que présidente de cette société cinématographique, elle dirige entre quarante et cinquante films et supervise la production de près de trois cents autres. En 1912, l'entreprise s'est tellement agrandie qu'Alice Guy-Blaché fait construire un nouveau studio à la pointe du progrès dans la ville de Fort Lee (New Jersey). Dès 1913, elle crée avec son mari une nouvelle société, et Solax ferme ses portes l'année suivante. Alice Guy-Blaché continue à réaliser de nombreux films pour les compagnies de son époux et, lorsque l'évolution de l'industrie cinématographique prive de travail les Blaché et d'autres indépendants, Alice propose un temps ses services à diverses majors.

Après l'échec de son mariage, Alice Guy-Blaché rentre en France avec ses deux enfants en 1922. Elle ne parviendra pas à retrouver dans son pays natal un poste dans le même secteur économique. Elle découvre en effet que nombre de ses œuvres ont été oubliées avec le temps ou, pire encore, attribuées à l'un de ses collègues masculins. Le gouvernement lui décernera tardivement la Légion d'honneur en 1953. En 1964, Alice Guy-Blaché repart pour les États-Unis, où elle restera jusqu'à sa mort, le 24 mars 1968 à Mahwah (New Jersey). Ses Mémoires, Autobiographie d'une pionnière du cinéma, 1873-1968, seront publiés à titre posthume en 1976. Seuls quelques-uns des centaines de films qu'elle a dirigés ont été conservés.

— Universalis

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. GUY ALICE (1873-1968) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Voir aussi