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FARAZDAQ AL- (apr. 641-728)

Célèbre poète arabe né au Yamāma. Très jeune encore, Tammām ibn Ghālib al-Farazdaq se signale à l'attention de sa tribu par son talent, et entame une très longue carrière de panégyriste et de satiriste dont les péripéties seront nombreuses. Son but est de devenir le protégé de la dynastie régnante, les Ummayades. Sa fortune, quelquefois changeante, le conduit à Médine de 669 à 675, en Iraq, à Damas, où il devient le panégyriste officiel de plusieurs califes, à Baṣra enfin, où il meurt non sans avoir connu, sur la fin de sa vie, quelques revers et même la prison.

L'œuvre poétique d'al-Farazdaq est importante et marque la production du premier siècle de l'hégire avec celle de ses deux grands adversaires Djarīr et al-Akhṭal. Il échangea en effet avec eux des diatribes qui sont restées célèbres. Chez al-Farazdaq, la satire est violente, grossière et même, assez souvent, obscène. Outre les épigrammes, isolées ou incluses dans des compositions d'inspiration laudative plus longues, l'œuvre compte de très nombreux panégyriques adressés aux protecteurs du poète. Ces pièces n'excèdent pas une trentaine de vers et plusieurs d'entre elles ne comportent pas de prélude élégiaque, le classique nasīb, qui finira par devenir une des caractéristiques de la qaṣīda tripartite.

La langue d'al-Farazdaq est vigoureuse, riche, sans jamais cependant tomber dans la recherche ni rebuter par une trop grande difficulté. Cette caractéristique, ajoutée aux qualités qui marquent la facture des poèmes et le traitement des thèmes, fait d'al-Farazdaq l'héritier de la grande tradition bédouine dont commence à se distinguer nettement une poésie d'inspiration et de langage modernisants.

— Jamel Eddine BENCHEIKH

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Pour citer cet article

Jamel Eddine BENCHEIKH. FARAZDAQ AL- (apr. 641-728) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARABE (MONDE) - Littérature

    • Écrit par Jamel Eddine BENCHEIKH, Hachem FODA, André MIQUEL, Charles PELLAT, Hammadi SAMMOUD, Élisabeth VAUTHIER
    • 29 245 mots
    • 2 médias
    ...panégyrique et de la satire deux formes de la même inspiration. Les grands fondateurs de cet exercice furent au premier siècle le chrétien al-Aẖṭal, Ǧarīr et al-Farazdaq, trio célèbre pour les violentes diatribes (dites naqā'id) que ses membres échangèrent. Il faut citer à leurs côtés Ṭirimmāḥ et Kumayt....

Voir aussi