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IOFFE ADOLF ABRAMOVITCH (1883-1927)

L'un des grands noms de la jeune diplomatie soviétique, Ioffe fut l'un des plus fidèles amis de Trotski. Issu d'une grande famille bourgeoise de Crimée, il adhère au P.O.S.D.R. alors qu'il est encore lycéen. En 1903, il part étudier à Berlin où il séjourne avec des interruptions jusqu'en mai 1906, date à laquelle il est expulsé pour son activité révolutionnaire. Il est l'un des quatre membres du bureau à l'étranger du comité central du P.O.S.D.R. après le congrès d'unification de Stockholm en 1906 ; il s'installe à Vienne en 1908 où il édite le journal de Trotski, la Pravda. Souffrant d'une affection nerveuse, il se fait soigner par le psychanalyste Alfred Adler.

Rentré clandestinement en Russie en 1912, il est arrêté et exilé en Sibérie. À la nouvelle de la révolution de Février, il part pour Petrograd où il collabore avec Trotski et participe à la fusion du groupe interdistricts avec le parti bolchevique. Élu au comité central en juillet 1917, il est président de la délégation soviétique lors des négociations avec les Allemands à Brest-Litovsk. Il conclut et signe l'armistice malgré ses réticences. Nommé ambassadeur soviétique à Berlin en avril 1918, il en est expulsé le 6 novembre pour la part active qu'il a prise à la préparation de la révolution allemande. Chargé des missions les plus diverses dans d'autres domaines, c'est surtout dans la diplomatie qu'il s'illustre : membre de la délégation soviétique à Gênes, envoyé en Extrême-Orient comme ambassadeur extraordinaire en Chine et au Japon, il est président de la délégation soviétique dans les négociations avec le Japon puis avec la Chine à Pékin. Lorsque sa maladie ne lui permet plus les affectations diplomatiques, il est nommé recteur à l'université chinoise de Moscou. Réduit par une polynévrite à une quasi-invalidité, il est très ébranlé par la crise à l'intérieur du parti. Trotski, notamment, l'empêche de s'engager dans la lutte de l'opposition. Il se suicide le 16 novembre 1927, laissant une lettre d'adieu à Trotski, son testament politique. Son enterrement est l'une des grandes manifestations publiques de l'opposition.

— Georges HAUPT

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Écrit par

  • : sous-directeur d'études à l'École pratique des hautes études

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Georges HAUPT. IOFFE ADOLF ABRAMOVITCH (1883-1927) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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