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14-27 octobre 1999

Indonésie. Élection d'Abdurrahman Wahid à la présidence et de Megawati Sukarnoputri à la vice-présidence

Le 14, le bilan de fin de mandat présenté par le président sortant, Bacharuddin Jusuf Habibie, devant l'Assemblée consultative du peuple (M.P.R.) qui doit élire le chef de l'État, est critiqué par l'opposition et jusque dans les rangs du Golkar, parti au pouvoir depuis près de trente ans. Le successeur de Suharto est affaibli par des scandales financiers et par la conduite de l'affaire de Timor oriental.

Le 14 également, les affrontements reprennent entre les forces de l'ordre et les étudiants qui réclament le retrait du président Habibie et de l'armée de la vie politique.

Le 18, le général Wiranto, chef d'état-major et ministre de la Défense, refuse le poste de candidat à la vice-présidence proposé le 13 par Jusuf Habibie, ce qui affaiblit la position de ce dernier.

Le 20, le M.P.R. élit à la présidence de la République Abdurrahman Wahid, surnommé « Gus Dur », fondateur du Parti du réveil national et dirigeant d'une association de docteurs de la loi musulmane réputés pour leur tolérance. Il obtient 373 voix sur 700 contre 313 pour Megawati Sukarnoputri, chef du Parti démocratique indonésien, arrivé en tête aux élections législatives de juin. Jusuf Habibie, dont le bilan avait été rejeté par le M.P.R., avait retiré sa candidature et le Golkar avait finalement renoncé à présenter un candidat. La défaite de la fille de Sukarno provoque de violentes manifestations de la part de ses partisans.

Le 21, le M.P.R. élit à la vice-présidence Megawati Sukarnoputri, dont la candidature était présentée par le Parti du réveil national. La composition du tandem présidentiel assure une majorité au gouvernement.

Le 26, le président Wahid présente un gouvernement d'« unité nationale ». Le ministère de la Défense revient à un civil, tandis que le général Wiranto, qui demeure au sein du gouvernement, perd aussi le commandement des forces armées.

Le 27, les nouvelles autorités annoncent leur intention de rouvrir l'enquête sur les accusations d'abus de pouvoir et de mauvaise gestion des fonds publics portées à l'encontre de Suharto, que le gouvernement précédent avait abandonnée.

— Universalis

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