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1er-27 septembre 1999

Indonésie. Intervention internationale à Timor oriental

Le 1er, deux jours après le référendum sur l'avenir de Timor oriental, des miliciens pro-indonésiens (anti-indépendantistes) se livrent à de violentes exactions à Dili, la capitale du territoire, assiégeant notamment la représentation des Nations unies. La police intervient tardivement.

Le 4, le secrétaire général de l'O.N.U., Kofi Annan, annonce les résultats du référendum : 78,5 p. 100 des électeurs ont rejeté le statut d'autonomie au sein de l'Indonésie, se prononçant donc pour l'indépendance du territoire. Le président Jusuf Habibie déclare aussitôt que son gouvernement « respecte et accepte » les résultats de la consultation.

À partir du 4, les miliciens anti-indépendantistes font régner la terreur à Dili, tandis que des milliers d'habitants tentent de fuir la ville ou de trouver refuge dans des enceintes protégées.

Le 5, les Nations unies, sous l'égide desquelles le référendum a été organisé, dénoncent les violences sans parvenir à fixer les modalités d'une riposte.

Le 6, les miliciens, aidés par l'armée et la police, commencent à évacuer de force les populations vers Timor occidental, en territoire indonésien.

Le 7, alors que Dili est quasi vidé de sa population, le président Habibie décrète la loi martiale à Timor oriental. L'armée ne la respecte pas. Kofi Annan donne quarante-huit heures à Djakarta pour rétablir l'ordre dans le territoire. Selon les services de renseignements occidentaux, l'armée avait planifié une opération de « nettoyage total » du territoire en cas de victoire des indépendantistes au référendum. Le même jour, le chef de la guérilla indépendantiste timoraise, Xanana Gusmao, arrêté en novembre 1992, est libéré de sa résidence surveillée à Djakarta.

Le 8, alors que les violences se poursuivent à Timor oriental, le gouvernement exclut qu'y soit envoyée une force de paix internationale.

Le 10, l'O.N.U. évacue, avec l'accord de l'armée, la plupart du personnel de son siège à Dili ainsi que les 2 000 personnes qui s'y étaient réfugiées. Kofi Annan exige de Djakarta qu'elle accepte « sans délai » l'envoi d'une force internationale à Timor oriental.

Le 12, soumis aux pressions étrangères, le gouvernement accepte finalement l'envoi d'une force internationale à Timor oriental afin d'y restaurer l'ordre et d'y faire appliquer les résultats du référendum sur l'avenir du territoire. La situation humanitaire devient préoccupante dans l'île, à l'est comme dans les camps de réfugiés de l'ouest où quelque 150 000 Timorais de l'est sont regroupés après avoir été déportés.

Le 15, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte à l'unanimité la résolution 1264 qui crée une Force internationale pour le Timor oriental (Interfet) forte de 7 000 hommes et placée sous commandement australien. Les jours suivants, les miliciens pro-indonésiens entament leur retrait du territoire.

Le 16, l'Indonésie abroge unilatéralement le traité de sécurité signé en 1995 avec l'Australie, à la suite de la décision de Canberra de geler sa coopération militaire avec Djakarta. Les militaires indonésiens commencent à se retirer de l'ancienne colonie portugaise annexée en 1976 par Djakarta.

Le 20, les premières unités de l'Interfet débarquent à Timor oriental sans rencontrer de résistance.

Le 21, un journaliste néerlandais est assassiné par des miliciens dans les faubourgs de Dili. Il est le premier Occidental victime des violences dans l'ancienne colonie portugaise.

Les 23 et 24, des affrontements qui font sept morts opposent les étudiants aux forces de l'ordre, à Djakarta et dans plusieurs villes du pays. Les étudiants protestaient contre le vote par le Parlement sortant, le 23, d'une « loi sur la prévention du danger » qui vise à accorder des pouvoirs étendus à l'armée en cas de troubles.

Le 24, le président Habibie décide de ne pas promulguer la loi controversée.

Le 27, la Commission des droits de l'homme de l'O.N.U. décide de créer une commission d'enquête sur les crimes commis par les milices pro-indonésiennes à Timor oriental.

— Universalis

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