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10-13 novembre 1998

Indonésie. Adoption de mesures démocratiques et répression meurtrière des manifestations étudiantes

Le 10, l'Assemblée consultative du peuple entame une session consacrée à la démocratisation du régime et à la préparation des élections législatives prévues en mai 1999. Malgré la mobilisation d'importantes forces de l'ordre, des affrontements opposent partisans et adversaires du régime. Les principaux partis d'opposition sont absents des débats. Leurs dirigeants, Megawati Sukarnoputri, Amien Raïs et Addurrahman Wahid, demandent le retrait des forces armées de la vie politique, une enquête sur la fortune de Suharto, l'organisation d'une élection présidentielle après les élections législatives, la dissolution des milices civiles progouvernementales, la décentralisation du pouvoir et la création d'un comité indépendant de contrôle des élections. Les étudiants, qui réclament principalement la démission du président Bacharuddin Jusuf Habibie, successeur de Suharto, reprennent leurs manifestations.

Le 13, l'Assemblée consultative du peuple décide l'organisation d'élections générales avant juillet 1999, la diminution de la représentation parlementaire, la limitation du pouvoir de l'armée et l'ouverture d'une enquête sur la fortune de la famille Suharto. Ces mesures manquent toutefois de précision. L'Assemblée adopte également des décrets relatifs à la décentralisation et au rééquilibrage des pouvoirs entre le président et le Parlement. Le bilan de la répression des manifestations d'étudiants qui se déroulent depuis la veille dans la capitale s'élève à seize morts. Ces troubles sont les plus graves depuis ceux qui avaient conduit à la démission de Suharto, en mai.

— Universalis

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