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SCHNEIDER ROMY (1938-1982)

L’actrice germano-française Romy Schneider, de son vrai nom Rosemarie Magdalena Albach-Retty, est née dans la mouvance du cinéma, puisque sa mère, Magda Schneider (1909-1996), avait tourné dans une trentaine de films depuis l'entre-deux-guerres, notamment dans Libelei de Max Ophüls en 1933.

Romy Schneider est née le 23 septembre 1938 à Vienne. La notoriété de sa mère favorisa certainement l’entrée de la jeune femme dans les studios de cinéma. C'est d'ailleurs aux côtés de Magda Schneider que Romy tint son premier rôle à l'âge de quinze ans, pour se trouver promue dès son deuxième film au rang de vedette. Elle passe alors sous la direction d'un habile fabricant, Ernst Marischka, l’un des représentants du cinéma sentimental de l'époque en Allemagne, et interprète la princesse Élisabeth de Wittelsbach, future impératrice d'Autriche surnommée Sissi, figure restée populaire dans la mythologie petite-bourgeoise du monde germanique, dans une série de films : Les Jeunes Années d'une reine (1954), Sissi (1955), Sissi impératrice (1956), Sissi face à son destin (1957).

Le feuilleton de Sissi ne dut son succès aussi durable qu'à la gentillesse, la fraîcheur et, pour tout dire, la présence de la jeune comédienne. Toutefois, en pleine ascension, Romy Schneider eut un sursaut de révolte quand on ne trouva à lui proposer qu'un remake du film qui avait rendu sa mère célèbre. Déjà remarquée dans des coproductions comme Jeunes Filles en uniforme (Géza von Radvádnyi, 1958), elle aura la chance de rencontrer un véritable metteur en scène en la personne de Luchino Visconti. Celui-ci ne lui fait alors tourner qu'un épisode de Boccace 70 (1962), « Le Travail », qui l'arrache au stéréotype de Sissi, mais il lui apprend aussi le métier théâtral, notamment en lui faisant tenir un premier rôle écrasant, aux côtés d'Alain Delon, dans sa mise en scène du drame de John Ford, Dommage qu'elle soit une putain (1961), au Théâtre de Paris.

Au cinéma, Romy Schneider a joué entre-temps dans Kitty à la conquête du monde (1956) d’Alfred Weidenmann, puis a interprété un personnage ambigu et résolument moderne dans Monpti (Helmut Käutner, 1957), et s'impose définitivement, avec le premier film d'Alain Cavalier : Le Combat dans l'île (1962). Aussi bien sa carrière aura-t-elle désormais Paris pour pivot et le cinéma français comme principal champ d'activité. Confrontée tout d'abord à des récitals de monstres sacrés sous la férule d'auteurs aussi « difficiles » qu'Orson Welles (Le Procès, 1962) ou Otto Preminger (Le Cardinal, 1963), la comédienne réussit à ne pas s'y faire oublier, et même, dans le second de ces rôles, apporte une nuance d'émotion inattendue venant se greffer sur la frivolité du personnage. Quelques films américains (What'sNew Pussycat?, de Clive Donner, en 1965) lui permettent de révéler son sens de l'humour, mais ne lui apportent guère d'autres satisfactions. Elle se retrouvera tout entière avec deux rôles dramatiques, dans La Piscine (Jacques Deray, 1969) et, surtout, dans Les Choses de la vie (Claude Sautet, 1970), film qui lui vaut un véritable triomphe personnel.

Dotée d'une grande énergie physique et même d'une certaine exubérance, Romy Schneider ne s'en définit pas moins elle-même comme entièrement soumise aux indications de ses metteurs en scène. Il arrivera par la suite que certains de ses films soient effectivement des « véhicules » pour une célébrité qui, pendant plus de dix ans, ne connaîtra pas d'éclipse. Toutefois, ses prestations ne descendent jamais au-dessous d'un certain degré de complaisance, et l'image de marque de Romy Schneider reste d'abord celle de la collaboratrice éclatante de cinéastes importants : elle rejouera ainsi « Élisabeth impératrice », mais ce sera pour Visconti, dans [...]

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Pour citer cet article

Gérard LEGRAND. SCHNEIDER ROMY (1938-1982) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • LES CHOSES DE LA VIE, film de Claude Sautet

    • Écrit par Laurent JULLIER
    • 856 mots

    Connu auparavant comme réalisateur de polars (Classe tous risques, 1960), Claude Sautet ne voulut pas se spécialiser dans les films d'action, et adapta en 1970 un roman de Paul Guimard, Les Choses de la vie (1967). Bien que le sujet principal puisse paraître d'une rare tristesse – il s'agit...

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