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PENG ZHEN[P'ENG TCHEN](1902-1997)

De son véritable nom Fu Maogong, Peng Zhen naît à Chuwu, dans le Shānxi. Issu d'un milieu humble de paysans, il doit travailler très tôt pour survivre et poursuivre des études. À l'âge de vingt et un ans, les premiers périodiques révolutionnaires chinois, en particulier La Nouvelle Jeunesse (Xin Qingnian), et la presse communiste l'initient au marxisme-léninisme. Il rejoint alors la Jeunesse socialiste, dont va naître le Parti communiste chinois (P.C.C.), participe activement à la campagne de boycott des denrées japonaises et, en 1926, se joint aux communistes. Le P.C.C. l'envoie parmi les mineurs de Tangshan et les travailleurs de Pékin et de Tianjin. Mis en état d'arrestation puis incarcéré par les nationalistes de 1929 à 1935, il devient, dès sa libération, le proche assistant de Liu Shaoqi. Quand éclate, en 1937, la guerre contre le Japon, Peng Zhen rejoint Yan'an, la capitale révolutionnaire, et, sous les ordres de Nie Rongzhen, commandant divisionnaire de la fameuse VIIIe armée de route, organise les zones sous contrôle communiste. En 1942, Peng Zhen est rappelé à Yan'an pour y assurer la direction de l'école du parti. Ce poste clé va faire de lui un des principaux acteurs du « Mouvement pour la correction des tendances [non orthodoxes] » (Zhengfeng yundong), qui prend toute son ampleur en 1942-1943. Ce mouvement de réaffirmation de la discipline léniniste, dirigé personnellement par Mao Zedong, intervient à la fois pour redéfinir l'orientation du parti envers les masses populaires, pour rectifier le déviationnisme idéologique né au sein de divers groupes à la faveur des sérieux bouleversements issus de la guerre et de l'alliance tactique avec le Guomindang. Vaste campagne d'éducation politique typiquement maoïste, le « Mouvement pour la correction des tendances » débouche sur une affirmation d'orthodoxie qui concerne au premier chef tous les intellectuels du parti et les « compagnons de route ». Le rôle exact de Peng Zhen dans ce mouvement d'unification des structures du parti et de rectification idéologique est incomplètement connu, mais il semble être primordial puisque au VIIe congrès du P.C.C. (1945), Peng Zhen devient l'un des quinze membres du présidium. De 1946 à 1948, Peng Zhen est commissaire politique, adjoint de Lin Biao en Mandchourie, de Chen Yun dans le Nord-Est, puis collaborateur de Liu Shaoqi.

La victoire communiste (1949) va porter Peng Zhen à de hautes responsabilités à l'échelon national : il succède à Nie Rongzhen comme maire de Pékin, fonction qu'il conservera jusqu'à la « grande révolution culturelle prolétarienne », entre à la commission du Plan (1952), est réélu au bureau politique lors du VIIIe congrès du P.C.C. et devient vice-président du Congrès national du peuple. Son influence s'étend bientôt aux affaires internationales : il conduit des missions en Italie (VIIIe congrès du P.C.I.), en Roumanie, et dénonce le déviationnisme titiste. Lorsque apparaît le différend sino-soviétique, il semble qu'il prêche un temps la modération et le dialogue ; mais, en 1960, Zhou Enlai et Khrouchtchev semblent en arriver à une rupture idéologique : les tentatives de solutions ébauchées par Peng Zhen ainsi que celles qui sont faites par Deng Xiaoping échouent (1963). En 1965, commémorant à Djakarta le quarante-cinquième anniversaire du Parti communiste indonésien à la veille de sa débâcle, il dénonce violemment la politique de Moscou.

Personnalité influente, maire de Pékin, Peng Zhen va subir les assauts de la révolution culturelle. Critiqué par le biais de Wu Han, auteur de La Destitution de Hai Rui, pièce historique aux évidentes allusions politiques défendant le maréchal limogé Peng Dehuai contre Mao Zedong, Peng Zhen tente de reprendre la barre. Son rapport de février 1966 tend à démontrer qu'il[...]

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Pour citer cet article

Michel HOANG. PENG ZHEN [P'ENG TCHEN] (1902-1997) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHINE, histoire, de 1949 à nos jours

    • Écrit par Jean-Philippe BÉJA, Universalis, François GODEMENT
    • 19 198 mots
    • 15 médias
    ...d'urgence des paysans à l'agriculture individuelle, d'autres s'engagent dans une polémique à peine voilée contre Mao Zedong, jugé responsable de l'échec. Peng Zhen, le maire de Pékin, en est le fer de lance. C'est sous sa protection que l'historien dramaturge Wu Han publie, en février 1961, une pièce classique,...

Voir aussi