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PÉNATES & LARES

Nom dérivé de penus, le « garde-manger », dont les pénates sont en quelque sorte les protecteurs. Ces divinités, toujours invoquées collectivement, garantissent au groupe familial sa subsistance, et donc sa survie. Ils apparaissent comme les dieux du foyer domestique, veillant sur le feu qui sert à faire la cuisine. Ils sont attachés en propre au groupe familial et se déplacent avec lui en cas de changement de domicile. En tant que groupe social structuré, la cité a aussi ses pénates, appelés à remplir, à son niveau, la même fonction qu'au niveau familial sur le plan privé.

Le culte domestique associe aux pénates le lare, dont le rôle est en principe différent. Le lare protège l'implantation territoriale du groupe familial ; partant, il est fixé en un point précis du sol et ne saurait en bouger. On l'honore non comme divinité protectrice de la famille, mais comme génie du lieu où elle demeure. En cas de déplacement, le lare reste immuable. La cité aussi a ses lares, et on vénère tous ceux qui veillent sur les points géographiquement importants pour la collectivité, en particulier sur les carrefours.

L'étroite association du lare et des pénates dans le culte privé a amené une relative confusion entre ces deux types de divinités. Cette confusion fut encore accusée par deux phénomènes : d'une part, si un groupe familial pouvait aisément être appelé à se déplacer et donc à transporter ses pénates (sens premier de notre expression familière), il n'en allait pas de même pour la cité, dont les pénates apparurent très tôt comme rivés à un lieu précis ; d'autre part, pour le paysan, le lare revêtait une importance particulière puisqu'il patronnait le coin de terre dont le propriétaire tirait sa subsistance. Ainsi, lares et pénates finirent par désigner indistinctement les divinités protectrices de la famille.

— Jean-Paul BRISSON

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Pour citer cet article

Jean-Paul BRISSON. PÉNATES & LARES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MYTHOLOGIES - Le monde gréco-romain

    • Écrit par Universalis, John SCHEID, Giulia SISSA, Jean-Pierre VERNANT
    • 4 815 mots
    ...Ainsi, dans un bois sacré des confins du territoire, on trouvait, autour de la divinité agraire propriétaire du site, Mars (pour marquer la frontière), les Lares (pour indiquer le lieu où la divinité agraire exerçait son action : le territoire romain), Fons, le dieu des fontaines, et les nymphes, patronnes...
  • PATRIMOINE, art et culture

    • Écrit par Jean-Michel LENIAUD
    • 13 211 mots
    • 3 médias
    ...fait pendant celui d'Énée dans L'Énéide (chant II, v. 717) : en quittant Troie en flammes, il n'emporte avec lui que son père et les pénates de la patrie, dits aussi pénates troyens (ibid., v. 747). Aucun autre bagage n'est mentionné : il s'est limité à l'essentiel, au symbole de la...
  • ROME ET EMPIRE ROMAIN - La religion romaine

    • Écrit par Pierre GRIMAL
    • 7 011 mots
    ...peuple romain ; leur conservation et le culte qu'on leur rendait garantissaient la survie et la continuité de Rome. À côté des pénates, les lares, deux génies tournoyants qui semblent avoir eu pour fonction d'assurer l'abondance dans la maison et dans tout le domaine qui l'entoure. Dans la...
  • VESTA, religion romaine

    • Écrit par Catherine SALLES
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    Déesse du feu et du foyer, Vesta est d'origine indo-européenne (ainsi que le prouve la comparaison de cette divinité avec l'Hestia des Grecs et l'Agni de l'Inde) ; le fait qu'elle soit invoquée à la fin de toute prière adressée à une quelconque divinité (Janus étant invoqué au...

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