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PALÉOMAGNÉTISME

Quelques outils du paléomagnétisme

Représentation de la déclinaison et de l’inclinaison magnétiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Représentation de la déclinaison et de l’inclinaison magnétiques

Le champ magnétique terrestre évolue constamment en direction et en intensité. Sa première description mathématique par Gauss en 1830 a montré qu’il était à 90 p. 100 dominé par un dipôle dont l’axe est actuellement incliné d’environ 110 par rapport à l’axe de rotation terrestre. Les 10 p. 100 restants ont une structure complexe multipolaire. Toutefois, si l’on moyenne les variations du champ sur plusieurs milliers d’années, sa géométrie se résume simplement à celle d’un dipôle axial géocentré, c’est-à-dire dont l’axe est confondu avec l’axe de rotation terrestre. Dans cette configuration, les pôles magnétiques et géographiques sont alors confondus. C’est une caractéristique fondamentale du champ magnétique terrestre, qui permet notamment de comparer des directions et des inclinaisons du champ fossile mesurées dans des régions très éloignées. Il suffit de calculer une direction moyenne sur une période excédant quelques milliers d’années pour que cette dernière pointe en principe vers le nord géographique. Notons que, dans le cas de sédiments, l’effet de moyenne temporelle est souvent immédiat puisque, par exemple, un échantillon de 2 centimètres intègre deux mille ans de variations géomagnétiques s’il s’est accumulé à raison de 1 cm/1 000 ans. La direction vers laquelle pointe l’aimantation moyenne désigne le pôle géomagnétique virtuel (PGV). Ce dernier doit donc être confondu avec la position du pôle géographique. L’inclinaison du dipôle axial centré étant directement reliée à la latitude du site d’observation, la mesure de l’inclinaison permet de retrouver la latitude du site échantillonné. Si cette dernière ne correspond pas à la position actuelle, le site a migré en latitude. La déclinaison magnétique, qui mesure la déviation de la composante horizontale de l’aimantation par rapport à la direction du nord géographique, doit en principe être nulle puisque pôles magnétique et géographique sont confondus. La déviation de la déclinaison indique la rotation du site dans le plan horizontal. Ces informations rendent donc compte du déplacement en latitude et de la rotation d’un site, mais elles ne permettent pas d’évaluer son mouvement en longitude.

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., Institut de physique du globe de Paris

Pour citer cet article

Jean-Pierre VALET. PALÉOMAGNÉTISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Aimantation thermorémanente des roches volcaniques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Aimantation thermorémanente des roches volcaniques

Magnétite 
 - crédits : V. Raduntsev/ Shutterstock

Magnétite 

Aimantation « post-dépôt » des sédiments - crédits : Encyclopædia Universalis France

Aimantation « post-dépôt » des sédiments

Autres références

  • PREUVE PALÉOMAGNÉTIQUE POUR LA DÉRIVE DES CONTINENTS (S. K. Runcorn)

    • Écrit par Yves GAUTIER
    • 611 mots

    Au milieu du xxe siècle, en sciences de la Terre, alors que fixistes et mobilistes s'opposent, une découverte majeure va faire évoluer le débat : l'aimantation naturelle rémanente (A.N.R.) de certaines roches, ou aimantation fossile permanente. Le principe en est simple : certaines roches gardent...

  • TERRE - Planète Terre

    • Écrit par Jean AUBOUIN, Jean KOVALEVSKY
    • 9 225 mots
    • 9 médias
    Les données du champ magnétique terrestre fossile ont permis de déterminer les mouvements de la lithosphère superficielle. Ces données sont de deux ordres : d'une part, en se refroidissant, les laves volcaniques fixent le champ magnétique de l'époque par un effet de magnétismethermorémanent...
  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Jean AUBOUIN, René BLANCHET, Jacques BOURGOIS, Jean-Louis MANSY, Bernard MERCIER DE LÉPINAY, Jean-François STEPHAN, Marc TARDY, Jean-Claude VICENTE
    • 24 158 mots
    • 23 médias
    Dans les chaînes de la façade occidentale des Amériques, le paléomagnétisme a récemment permis de mettre en évidence de très importants coulissages longitudinaux du sud vers le nord, crédités de translations de plusieurs milliers de kilomètres. L'attention avait été attirée sur ces possibles...
  • DÉRIVE DES CONTINENTS

    • Écrit par Universalis, John Tuzo WILSON
    • 3 402 mots
    • 9 médias
    ...une bande magnétique. C'est à Bernard Bruhnes que l'on doit d'avoir découvert le principe de cette horloge naturelle. Il établissait, dès 1906, que le champ magnétique terrestre s'inversait, à quelques centaines de milliers d'années d'intervalle, en disparaissant puis en réapparaissant avec les pôles...
  • JAPON (Le territoire et les hommes) - Géologie

    • Écrit par Michel FAURE
    • 3 978 mots
    • 11 médias
    ...décrochements. Le Japon serait alors originellement arqué et il aurait seulement opéré une translation en bloc sans déformation interne. En fait, les données paléomagnétiques suggèrent que, pendant l'ouverture de la mer du Japon, le Japon du Sud-Ouest a subi une rotation de 500 dans le sens horaire et...
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Voir aussi