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PARKINSON MALADIE DE

La maladie de Parkinson consiste en l’association plus ou moins complète d’un ensemble de signes cliniques : ralentissement à l’initiation et à l’exécution d’un mouvement, tremblement au repos qui cesse dès l’initiation du mouvement, rigidité progressive du corps menant à la perte complète de la motricité. La maladie de Parkinson débute en général vers cinquante-cinq ou soixante ans et la gravité des signes progresse régulièrement. La maladie n’est pas guérissable et, en dépit de progrès significatifs dans sa prise en charge, elle demeure un problème majeur de santé publique et d’économie de l’invalidité.

Les syndromes parkinsoniens reproduisent les signes de la maladie de Parkinson sans avoir de lien direct avec cette dernière.

La maladie de Parkinson : la conséquence d’une atteinte du système dopaminergique

Syndromes parkinsoniens 
 - crédits : D'après W. R. Gowers, A Manual of Diseases of the Nervous System,1886

Syndromes parkinsoniens 

La maladie de Parkinson proprement dite, décrite en 1817 par James Parkinson (1755-1824), est la pathologie la plus fréquente parmi les troubles présentant les mêmes signes cliniques (65 % des cas). Parkinson la nomme shakingpalsy ou encore paralysisagitans, sur la base du principal signe clinique qu’il décrit, tremblements et atteintes de la motricité. Cette entité nosographique bien définie par les attitudes et les comportements moteurs des malades a été illustrée vers la fin du xixe siècle par le neurologue britannique William Gowers et par le neurologue français Jean-Martin Charcot qui ont, l’un par la gravure, l’autre par la photographie, fixé les attitudes typiques du malade parkinsonien.

Le diagnostic repose sur l’existence d’une hypertonie musculaire qui cède à la pression, d’un tremblement au repos qui disparaît lors de la réalisation d’un mouvement volontaire et enfin de la lenteur et la rareté des mouvements. Les troubles de la déglutition et de l’élocution sont fréquents et progressifs. L’ensemble, en l’absence de traitement, aboutit à une perte de l’équilibre avec de nombreuses chutes, puis à une perte de la motricité.

On distingue classiquement cinq stades de l’évolution de la maladie :

– stade I : premiers signes unilatéraux, ne gênant pas la vie quotidienne ;

– stade II : signes encore unilatéraux, mais entraînant une gêne ;

– stade III : signes bilatéraux, posture modifiée, pas de handicap grave, autonomie complète ;

– stade IV : handicap plus sévère, marche encore possible, autonomie limitée ;

– stade V : marche impossible (fauteuil roulant, alitement), perte complète de l’autonomie.

La maladie, par les soins et l’attention qu’elle exige vis-à-vis du malade, entraîne progressivement une très lourde charge pour l’entourage.

L’origine de la maladie de Parkinson est incertaine. Les études épidémiologiques montrent que des agents toxiques environnementaux de nature variée – allant des métaux aux pesticides comme le paraquat et la roténone, en passant par le trichloréthylène dont l’usage ménager est encore répandu – sont souvent mis en cause, parfois en association avec un petit nombre de facteurs génétiques. Une dysfonction chronique du microbiote intestinal pourrait également contribuer à la maladie en induisant une forte réaction inflammatoire de type Th2 et une porosité intestinale. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la maladie de Parkinson est la seule parmi les pathologies neuro-génératives dont la fréquence augmente régulièrement – elle double en vingt-cinq ans. Un peu moins de 200 000 personnes en sont atteintes en France, ce chiffre progressant d’environ 25 000 par an. Elle est la seconde cause d’invalidité chez l’adulte.

Au plan étiologique, la cause immédiate du syndrome est la mort des cellules dopaminergiques de noyaux du striatum, se traduisant par le déficit de production d’un neurotransmetteur cérébral, la dopamine. Dans le cerveau, la dopamine est surtout produite par les neurones[...]

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Écrit par

  • : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur

Classification

Pour citer cet article

Gabriel GACHELIN. PARKINSON MALADIE DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Syndromes parkinsoniens 
 - crédits : D'après W. R. Gowers, A Manual of Diseases of the Nervous System,1886

Syndromes parkinsoniens 

Thérapie cellulaire et génique de la maladie de Parkinson - crédits : Encyclopædia Universalis France

Thérapie cellulaire et génique de la maladie de Parkinson

Autres références

  • HÉMISPHÈRES CÉRÉBRAUX

    • Écrit par Pierre BUSER, Paul LAGET
    • 12 328 mots
    • 8 médias
    On décrit ainsi une entité nosologique, lamaladie de Parkinson, caractérisée par une rigidité (qui diffère de la spasticité hémiplégique), une hypokinésie, c'est-à-dire un appauvrissement des mouvements spontanés (faciès figé, mouvements rares et lents, absence de certains automatismes)...
  • MALADIES NEURODÉGÉNÉRATIVES

    • Écrit par Nathalie CARTIER-LACAVE, Caroline SEVIN
    • 4 618 mots
    • 2 médias
    Lamaladie de Parkinson est la deuxième cause de MND ; elle est due à la dégénérescence d'une population de neurones qui sont situés dans la substance noire mésencéphalique et qui produisent un neurotransmetteur, la dopamine. Elle touche plus de 2 p. 100 des sujets de plus de 65 ans, et on dénombre en...
  • MICROBIOME HUMAIN

    • Écrit par Universalis
    • 3 816 mots
    • 3 médias
    ...maladies et de leur évolution. On ne connaît pas vraiment leur étiologie, mais des facteurs environnementaux sont régulièrement invoqués. Dans le cas de la maladie de Parkinson, depuis le début des années 2010, un faisceau de données corrèle fortement l’évolution de la maladie à une inflammation chronique...
  • NERVEUX (SYSTÈME) - Neurobiologie

    • Écrit par Jean-Marc GOAILLARD, Michel HAMON, André NIEOULLON, Henri SCHMITT
    • 13 752 mots
    • 11 médias
    Au niveau des noyaux gris centraux (thalamus, corps strié), certaines substances permettent d'améliorer les troubles de lamaladie de Parkinson, causés par des lésions du locus niger (fig. 5). La constatation que les substances antiparkinsoniennes sont des parasympatholytiques avait conduit à...
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Voir aussi