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ÉTIENNE JEAN-LOUIS (1946- )

Des expéditions au service des scientifiques

En 1991-1992 l'Antarctica part pour la Patagonie, la Géorgie du Sud et la péninsule Antarctique. À son bord, Jean-Louis Étienne a réuni scientifiques, cinéastes et photographes qui se relaient à ses côtés tout au long de cette aventure. Ces témoins du bout du monde utilisent les tout nouveaux outils multimédias pour envoyer « en direct » résultats et images à destination du grand public et des scolaires, avec le soutien des ministères de l'Éducation nationale et de la Recherche. Dans l'esprit, c'est une expédition naturaliste, proche de celles des explorateurs du xixe siècle.

Toujours en liaison avec les ministères concernés, en 1993-1994, l'expédition Erebus, à laquelle participent des volcanologues, s'intéresse au volcan du même nom localisé sur les marges du continent austral. Puis, en 1995-1996, un hivernage au Spitzberg permet à Jean-Louis Étienne de sensibiliser le public à l'environnement boréal et de tester la résistance de son bateau à l'hiver polaire, en vue d'une grande dérive arctique. Finalement, il effectue cette dérive arctique, qu'il nomme lui-même son « voyage immobile », mais en solitaire, à bord d'un nouveau prototype, sorte d'igloo technologique : le Polar Observer. Lors de cette expédition, la mission Banquise, qui s'est déroulée du 11 avril au 4 juillet 2002, il a multiplié observations et mesures pour différents laboratoires universitaires. Les chercheurs, à travers son image, ont ainsi échangé avec les élèves et le grand public leurs savoirs et préoccupations sur les questions liées au réchauffement climatique.

De janvier à avril 2005, c'est sur l'atoll corallien français de Clipperton, perdu au cœur du Pacifique, que Jean-Louis Étienne part établir, avec une équipe d'une quarantaine de chercheurs, l'inventaire de la biodiversité de ce système insulaire, l'un des moins perturbés de la planète.

À son retour, il prévoit déjà une nouvelle expédition au pôle Nord dans le but, cette fois, de mesurer l'épaisseur de la glace arctique. Toutefois, ces trois années de travail et de préparation seront anéanties par un coup de mistral, le 22 janvier 2008, qui détruit le Total Pole Airship, le dirigeable à bord duquel Jean-Louis Étienne devait, en avril et mai 2008, survoler l'océan gelé et au-dessous duquel devrait être fixé l'appareillage permettant l'enregistrement des mesures.

Entre-temps, en octobre 2007, Jean-Louis Étienne est nommé directeur général de l'Institut océanographique, Fondation Albert 1er, prince de Monaco, qui comprend les musées océanographiques de Paris et de Monaco. Il occupe ce poste jusqu’en octobre 2008.

En 2010, il réussit la première traversée de l’océan Arctique en ballon et en solitaire. Parti le 5 avril de Longyearbyen, au Spitzberg, à bord de la rozière Generali Arctic Observer, il atterit le 10 avril, après plus de 121 heures de vol et quelque 3 150 kilomètres parcourus au-dessus de la zone polaire, en Sibérie orientale, à plus de 200 kilomètres de Batagaï. Durant cette expédition particulièrement difficile, il a effectué différentes mesures concernant notamment le champ magnétique terrestre et la quantité de dioxyde de carbone et d’aérosols dans l’atmosphère.

Jean-Louis Étienne envisage désormais d’autres aventures dont l’exploration de l’océan Austral à bord de Polar Pod. Ce « bateau tube », d’une centaine de mètres de longueur, devient, une fois mis à la verticale, une plateforme océanographique d’observation de 80 mètres de tirant d’eau, spécialement concue pour dériver autour de l’Antarctique en se laissant porter par le courant circumpolaire.

Depuis 1983, Jean-louis Étienne a publié plus d’une quinzaine d’ouvrages dont 30 ans d’expéditions (2009), qui retrace sa vie[...]

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Écrit par

  • : docteur en géophysique, écrivain et médiateur scientifique
  • : docteur en géologie et médiatrice scientifique

Classification

Pour citer cet article

Pierre AVÉROUS et Laure MARTIN. ÉTIENNE JEAN-LOUIS (1946- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • TARA, goélette

    • Écrit par Anna DENIAUD, Christian SARDET
    • 3 745 mots
    • 6 médias
    ...voilier pèse 120 tonnes, mesure 36 mètres de longueur, 10 mètres de largeur, et possède deux safrans. À la demande de son propriétaire, l'explorateur Jean-Louis Étienne qui rêve de naviguer dans les extrêmes géographiques, il a été construit sans quille, afin de limiter sa prise dans la glace....

Voir aussi