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RAVESTEYN JAN ANTHONISZ VAN (1570 env.-1657)

Spécialisé dans le portrait et stylistiquement très proche de Mierevelt, Ravesteyn est un des premiers et des plus actifs représentants du portrait réaliste de l'école néerlandaise du xviie siècle. Fils d'un peintre sur verre, il s'est probablement formé à Delft chez Mierevelt qui séjournait déjà dans cette ville en 1597, et qui l'a considérablement influencé dans cette manière austère, correcte et scrupuleuse qui marque dans l'art du portrait, face aux audaces maniéristes de Haarlem et d'Utrecht (goût du trompe-l'œil, réalisme de bravoure sinon de provocation, coloris vigoureux, contrastes poussés de lumières et d'ombres), l'essor d'un réalisme mesuré mais très attentif qui triomphe au xviie siècle. La manière exacte d'un Jacob Delff le Vieux peut l'avoir marqué de même. Ravesteyn dut s'établir assez vite à Delft, car il figure dès 1598 sur les registres de la gilde de Saint-Luc de cette ville. En 1640, il marie sa fille à un portraitiste flamandisant assez connu, Andries Hanneman, tandis que son frère Anthony et son neveu Arnold furent également des peintres de portraits. Ravesteyn eut plusieurs élèves dont les œuvres n'ont guère laissé de traces. À la fin de sa vie, vers 1654-1656, il prend part à la fondation de la nouvelle confrérie des peintres de La Haye. Son œuvre est très vaste, quoique assez uniforme : soigneux portraits peints dans une sévère et traditionnelle harmonie de noirs, de blancs et de gris, mais parfois avec un cadrage, un sens flamand du volume (qu'il a en commun avec Frans Hals tandis que son Portrait de famille de Brunswick fait songer à un Cornelis de Vos) et une force d'attention qui le distinguent en mieux de Mierevelt, comme le montrent le Couple de Lille (1620), aux pendants puissamment logés dans un motif d'architecture, ou bien l'excellent Pieter van Veen et son fils du musée de Genève qui peuvent rivaliser avec les meilleurs Keyser. Des confusions sont possibles avec d'autres portraitistes non moins exacts et dignement traditionnels, tels que Cornelis van der Voort et Nicolas Elias Pickenoy. On n'aurait garde d'omettre les importants portraits collectifs de Ravesteyn qui supportent la comparaison avec ceux de Hals par la force de présence des modèles et la qualité des attitudes heureusement diversifiées, ainsi Les Officiers de la garde civique reçus par le conseil de la ville (1618), importante toile conservée au musée communal de La Haye.

— Jacques FOUCART

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Écrit par

  • : conservateur des Musées nationaux, service d'études et de documentation, département des Peintures, musée du Louvre

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Pour citer cet article

Jacques FOUCART. RAVESTEYN JAN ANTHONISZ VAN (1570 env.-1657) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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