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ISAÏE (VIIIe s. av. J.-C.)

Le Troisième- ou Trito-Isaïe et autres auteurs d'après l'exil

Le ou les auteurs des chapitres lvi à lxvi se situent après l'exil ; le Temple est reconstruit et la communauté jérusalémite connaît une période de relâchement et de découragement. Les promesses divines tardent à se réaliser ; il s'ensuit diverses défaillances et une certaine inquiétude. Le message des continuateurs de l'école isaïenne, comme celui du prophète Malachie au ve siècle, permet de comprendre combien une réforme du judaïsme se révèle nécessaire ; elle sera entreprise un peu plus tard par Esdras et Néhémie.

Parmi les textes de la fin du Livre d'Isaïe, signalons une longue complainte collective (chap. lxiii et lxiv), une leçon sur le véritable jeûne réclamé par Yahvé (chap. lviii), des promesses adressées à Jérusalem, qui rappellent le message du Second-Isaïe et constituent une sorte de théologie sioniste (chap. lx à lxii).

Il faut encore noter une œuvre tardive – elle date du ve ou du ive siècle probablement et annonce le genre apocalyptique –, formée par les chapitres xxiv à xxvii d'Isaïe et appelée « la grande apocalypse ». Il s'agit d'un ensemble complexe, sorte de cantate ou de liturgie prophétique, qui célèbre l'humiliation définitive de la cité du mal (peut-être Babylone, détruite en 485 par Xerxès) et annonce le jugement du monde, l'établissement du règne de Dieu et la victoire de Yahvé sur les puissances célestes et terrestres. L'auteur y affirme en particulier le triomphe du Dieu d'Israël sur la mort (chap. xxv). Cette apocalypse confirme à sa manière la prédication du premier Isaïe en exaltant la gloire de Yahvé et sa souveraineté sur toute autre réalité.

— Robert MARTIN-ACHARD

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Pour citer cet article

Robert MARTIN-ACHARD. ISAÏE (VIIIe s. av. J.-C.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Livre d'Ésaïe, enluminure - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Livre d'Ésaïe, enluminure

Autres références

  • BIBLE - Les livres de la Bible

    • Écrit par Jean-Pierre SANDOZ
    • 7 687 mots
    • 4 médias
    À l'heure où cette œuvre se réalise au Nord, éclate dans le royaume de Juda la prédication fulgurante d'Isaïe. Son originalité ne le coupe cependant pas de ses prédécesseurs, même s'il est moins proche d'Amos que son contemporain Michée. De plus, comme Osée reflétait les grands...
  • FOI

    • Écrit par Edmond ORTIGUES
    • 10 465 mots
    Isaïe emploie la première construction, le verbe seul, dans une situation dramatique : les Israéliens du Nord et les Araméens s'apprêtent à faire le siège de Jérusalem ; ils veulent détrôner Achaz. Celui-ci prend peur. « Alors son cœur et le cœur du peuple vacillèrent comme vacillent les arbres...
  • JUDAÏSME - Histoire des Hébreux

    • Écrit par Gérard NAHON
    • 11 045 mots
    • 4 médias
    ...preuves de la vérité de leurs promesses. Un roi juste, fils de David, le Messie, c'est-à-dire l'Oint du Seigneur, règnera sur Israël et sur le monde : «  Il arrivera à la fin des temps que la montagne de la maison du Seigneur sera affermie sur la cime des montagnes et se dressera au-dessus des collines,...
  • PROPHÈTES D'ISRAËL

    • Écrit par Robert MARTIN-ACHARD
    • 4 148 mots
    Isaïe est un Judéen, profondément attaché à Jérusalem, sa cité. Au viiie siècle, sous les règnes d'Achaz et d'Ézéchias, il frappe par la dignité de son attitude et la noblesse de son style qui rendent hommage au Dieu dont il a contemplé la gloire au temple de Jérusalem(Is., ...

Voir aussi