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INFRASONS

Les applications des infrasons

L'utilisation des infrasons qui se propagent dans l'air ou dans l'eau est très restreinte. Rappelons que la détection des objets au moyen de la lumière ou des ondes acoustiques dépend du pouvoir séparateur et des conditions de propagation. Si la propagation des infrasons est bonne et nettement meilleure que celle des sons ou des ultrasons, leur pouvoir séparateur, au contraire, est faible. En conséquence, ils peuvent être utilisés pour certaines détections : montagne, fond d'océan, couches profondes de la Terre, etc. Toutefois, la production des infrasons périodiques étant difficile, on utilise en général comme source infrasonore les explosions qui ont de larges spectres.

L'utilisation des ondes infrasonores en signalisation se heurte à une autre difficulté. Notamment, d'après la théorie de l'information, le débit informationnel que peut porter un phénomène vibratoire est proportionnel à sa bande passante. Or, celle des infrasons d'une largeur ΔF = 20 Hz est très étroite : à titre de comparaison, celle d'une liaison téléphonique qui permet tout juste une transmission correcte de la parole est de l'ordre de ΔF = 3 000 Hz : les infrasons, malgré leur bonne propagation, ne peuvent être utilisés que pour de très simples signalisations. Au bord de la mer, les tentatives de remplacement des balises sonores de brume par des émetteurs infrasonores n'ont pas débouché sur des applications pratiques ; en particulier, à cause de la nécessité d'utiliser des récepteurs d'infrasons sur les navires.

Si l'utilisation des infrasons dans la technique ne semble pas être prometteuse, par contre on profite fréquemment de leur présence pour la détection des phénomènes qui les émettent.

Comme on l'a vu, on a ainsi détecté, en 1908 à Londres, les ondes infrasonores produites par la célèbre météorite de Toungouzie. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, H. Martin détectait, à Iéna, les ondes provoquées par les bombardements de différentes localités d'Allemagne. Dans la période de l'après-guerre, on détecte couramment de cette façon les explosions nucléaires même distantes de dizaines de milliers de kilomètres, au moyen de manomètres munis pour amplification de cellules photoélectriques, de manomètres à capacité, etc.

Enfin, les vibrations dans les solides entrent dans le domaine bien étudié des « vibrations mécaniques », où les vibrations graves sont fréquemment utilisées dans la technique.

— Leonid PIMONOW

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Écrit par

  • : Directeur de recherche honoraire au C.N.R.S., directeur à l'Ecole pratique des hautes études (E.P.H.E.), Paris.

Classification

Pour citer cet article

Leonid PIMONOW. INFRASONS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Système à piston - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système à piston

Bruit dans une automobile - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bruit dans une automobile

Infrasons dangereux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Infrasons dangereux

Autres références

  • ACCÉLÉROMÈTRES SPATIAUX

    • Écrit par Raphaël F. GARCIA, Pierre TOUBOUL
    • 4 883 mots
    • 3 médias
    Ces variations de densité et ces vents atmosphériques peuvent être produits par les ondes sonores de très basse fréquence (~10 mHz) qui sont générées par le déplacement du sol sous l'effet des ondes sismiques. En effet, lors de la propagation des ondes sismiques au sol, une onde sonore est générée...
  • SONS - Audiométrie

    • Écrit par André DIDIER
    • 3 371 mots
    • 5 médias

    Il est facile de constater que la sensation sonore dépend des caractéristiques physiques des sons et des bruits. Un son trop faible n'est pas perçu. Un son trop fort provoque une gêne, voire une douleur. Il existe donc des limites d'intensité du stimulus physique hors desquelles l'écoute...

Voir aussi