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MORELLI GIOVANNI (1816-1891)

Patriote italien et critique d’art, né le 25 février 1816 à Vérone, mort le 28 février 1891 à Milan.

Né de parents suisses, Giovanni Morelli (de son vrai nom Nicolas Schäffer) étudie en Suisse et à l’université de Munich. Il acquiert une parfaite maîtrise de l’allemand et écrira ses principaux ouvrages dans cette langue. Il fait des études de médecine, mais n’exercera jamais. Il retourne en Italie dans les années 1840 et italianise son nom. Bien que protestant, il est élu en 1861 député de Bergame au premier Parlement italien libre. Inquiet de la montée des tendances démocratiques, il démissionne de son siège en 1870, mais est nommé sénateur en 1873. Après s’être retiré de la politique, il se consacre presque exclusivement à l’étude de l’art.

Morelli est responsable de l’adoption d’une loi, qui porte son nom, interdisant la vente d’œuvres d’art des institutions publiques ou religieuses. Il est également à l’origine de la création d’une commission chargée de nationaliser et de conserver toutes les œuvres majeures considérées comme propriété publique. C’est sans aucun doute grâce à ces dispositions que l’Italie a réussi à sauver un grand nombre de chefs-d’œuvre.

Ses études sur les œuvres des maîtres de la peinture italienne dans les musées de Dresde, de Munich, de Berlin et de Rome (Die Werke italienischer Meister in den Galerien von München, Dresden und Berlin, 1880 ; Kunstkritische Studien über italianische Malerei, Die Galerien Borghese und Doria Panfili in Rom, 1890) font date dans l’histoire de la critique d’art. Il propose dans ses ouvrages une méthodologie de l’attribution d’une rigueur scientifique caractéristique du xixe siècle. La méthode morellienne repose sur l’analyse directe de l’œuvre, en partant du principe que la peinture elle-même est la meilleure preuve. Tous les peintres, même les plus grands, se laissent aller à des automatismes dans certains détails mineurs, comme les oreilles et les ongles. Ces détails sont par conséquent les éléments les plus caractéristiques d’une œuvre et le critère d’attribution le plus sûr. Morelli et son principal disciple, Bernard Berenson, corrigeront ainsi des centaines d’erreurs d’attribution.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. MORELLI GIOVANNI (1816-1891) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ART (L'art et son objet) - L'attribution

    • Écrit par Enrico CASTELNUOVO
    • 6 559 mots
    • 1 média
    Si la seconde moitié du xixe siècle a donc été l'âge d'or de l'attribution, il est logique que cette époque ait également vu l'élaboration d'une méthodologie de l'attribution, celle qu'a proposée Giovanni Morelli dans les ouvrages qu'il a consacrés aux œuvres...
  • CONNAISSEURS

    • Écrit par Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE
    • 2 037 mots
    • 1 média
    ...reconnues. Cette mutation, qui devait entraîner la disparition du connaisseur à l'état pur, est l'œuvre de l'un des plus remarquables d'entre eux, l'Italien Giovanni Morelli (1816-1891). Pour démystifier le rôle de l'arbitre suprême, prononçant avec assurance des attributions devant lesquelles il faut s'incliner,...
  • CRITIQUE D'ART

    • Écrit par Jean Louis SCHEFER
    • 2 904 mots
    • 1 média
    ...ou des copies maladroites de Carrache. Tel sera aussi le principe de classification descriptive retenu par Wölfflin, ou les critères d'attribution de Morelli : une partie caractéristique d'une œuvre est ce qui peut être désigné par son référent. Si ce sont les détails qui peuvent faire l'objet...
  • DESCRIPTION (esthétique)

    • Écrit par Christine PELTRE
    • 1 138 mots

    L'histoire de l'art ne peut se construire qu'à partir de l'examen attentif de l'apparence, aussi la description est-elle l'un de ses outils d'investigation fondamentaux. Des travaux, comme ceux de Philippe Hamon (La Description littéraire : anthologie de textes...