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VIOTTI GIOVANNI BATTISTA (1755-1824)

Élève de Pugnani ; après une tournée des capitales avec son maître (Genève, Berne, Dresde, Berlin, Varsovie, Saint-Pétersbourg, Paris), Viotti se fixe à Paris après l'accueil chaleureux qu'il y reçoit au Concert spirituel. Il entre au service de Marie-Antoinette, mais la Révolution le chasse (1792). Il émigre en Angleterre, puis à Hambourg, en Angleterre de nouveau, où il fonde avec Clementi l'orchestre philharmonique. Il rentre à Paris et, grâce à l'appui de Louis XVIII, devient directeur de l'Opéra, mais échoue dans sa tentative de vaincre l'anarchie et le désordre qui y régnaient en maîtres (1818-1822). Il retourne alors à Londres où il meurt. Cette vie d'administrateur, d'ailleurs malheureux, ne laisse pas soupçonner que le mérite essentiel de Viotti est sa virtuosité violonistique. Son jeu, son phrasé, l'impétuosité des traits étaient éclatants, et son influence fut grande sur l'école française de violon. Quant à son œuvre (vingt-neuf concertos pour violon, dix pour piano, deux symphonies concertantes pour deux violons, quantité de musique de chambre), elle pèche par le goût presque exclusif de la virtuosité technique ; thèmes et idées platement conventionnels, orchestre réduit à un accompagnement indigent, seul brille le soliste, la musique n'ayant d'autre dessein que de le faire valoir. Pourtant l'estime où le tenait Mozart devrait sauver Viotti d'un complet oubli. Au printemps de 1785, Mozart complète l'orchestration du Seizième Concerto pour violon (en si mineur) de Viotti par l'adjonction de trompettes et de trombones ; et l'Andante en la majeur pour violon et orchestre (K. 470), composé par Mozart le 1er avril 1785, était sans doute destiné à s'intercaler dans le même Concerto.

— Philippe BEAUSSANT

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Écrit par

  • : directeur de l'Institut de musique et danse anciennes de l'Île-de-France, conseiller artistique du Centre de musique baroque de Versailles

Classification

Pour citer cet article

Philippe BEAUSSANT. VIOTTI GIOVANNI BATTISTA (1755-1824) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • VIOLON

    • Écrit par Émile LEIPP
    • 3 971 mots
    • 4 médias
    ...que le concerto italien est admis, et encore grâce à des compositeurs de la taille d'un Couperin et à des violonistes-compositeurs du talent d'un Leclair, d'un Rebel, d'un Senallié, d'un Francœur, d'un Mondonville. Finalement vient celui qui fait entrer le violon parmi les « grands » : G.-B.Viotti.

Voir aussi