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MAXIMOVA EKATERINA (1939-2009)

Danseuse russe parmi les plus populaires, Ekaterina Sergeïevna Maximova a incarné pendant trente ans l'âge d'or du ballet soviétique dans le monde entier. Elle a également formé, avec Vladimir Vassiliev, l'un des couples les plus mythiques du ballet classique.

Ekaterina Maximova est née le 1er février 1939 à Moscou, d'un père ingénieur et d'une mère éditrice qui l'initie au monde du ballet. Entrée à l'école du ballet du Bolchoï de Moscou en 1949, en même temps que Vladimir Vassiliev, elle est vite remarquée pour ses qualités physiques. Elle bénéficie du riche enseignement de la pédagogue Elisaveta Gerdt (1891-1975), ancienne danseuse du ballet du Kirov de Saint-Pétersbourg, et sera conseillée pendant toute sa carrière par Galina Oulanova (1910-1998), légende du Kirov puis du Bolchoï. Elle bénéficiera ainsi d'un double enseignement des styles russes : celui du Bolchoï, ample et héroïque, et celui du Kirov, plus romantique et habité, avant d'en faire une synthèse remarquable.

Alors âgée de dix-neuf ans, Maximova est engagée dans la troupe du Bolchoï en août 1958. Rapidement, elle obtient le rôle principal de La Fleur de pierre (musique de Serge Prokofiev, chorégraphie de Youri Grigorovitch) qui marque les débuts d'une longue collaboration avec Vassiliev mais aussi avec Grigorovitch, lequel deviendra directeur du ballet du Bolchoï de 1964 à 1995. C'est avec cette œuvre que l'Occident la découvre dès 1959, lors de la toute première tournée du Bolchoï aux États-Unis. Elle devient alors la danseuse soviétique favorite du public occidental, comme son aînée Maïa Plissetskaïa.

Ekaterina Maximova et Vladimir Vassiliev - crédits : Tim Graham/ Evening Standard/ Hulton Archive/ Getty Images

Ekaterina Maximova et Vladimir Vassiliev

Le 1er juin 1960, Maximova interprète sa première Giselle (musique d'Adolphe Adam, chorégraphie de Leonid Lavrovski) avec Vassiliev, sous la direction de Galina Oulanova. Elle est alors la plus jeune Soviétique à danser ce rôle phare du répertoire romantique, où elle montre son habileté à varier les émotions. Outre ses impressionnantes capacités techniques, qu'elle maîtrise avec éloquence mais sans grandiloquence, c'est pour ses qualités d'artiste-interprète que Maximova restera inoubliable. Tour à tour piquante, drôle, émouvante ou troublante, elle sait donner vie et caractère à tous ses personnages. Elle est aidée en cela par son partenaire, Vassiliev, aussi blond et athlétique qu'elle est brune et frêle. Unis sur la scène et dans la vie (ils se marient en 1961), ils forment un couple étonnant. « C'est la danse qui nous a unis », dira-t-elle. « J'étais d'une famille bourgeoise, il était fils d'ouvrier. » Danseur de caractère, il deviendra aussi danseur noble (interprétant des rôles de princes) tandis qu'elle fera « le chemin inverse » abordant à son tour des rôles de caractère comme celui de Kitri dans Don Quichotte. Leur capacité à maîtriser tous les registres du répertoire classique les rend vite incontournables. Ensemble, ils interpréteront Le Lac des cygnes (musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski, chorégraphie de Asaf Messerer), La Belle au bois dormant (musique de Tchaïkovski, chorégraphie de Grigorovitch), Casse-Noisette (ibid.), Don Quichotte (musique de Léon Minkus, chorégraphie d'Alexandre Gorski), Cendrillon (musique de Prokofiev, chorégraphie de Rostislav Zakharov), Roméo et Juliette (musique de Prokofiev, chorégraphie de Lavrovski), mais aussi les personnages héroïques du ballet soviétique alors en vogue, comme Spartacus (musique de Aram Khatchatourian, chorégraphie de Grigorovitch).

Le grand regret de ces deux artistes sera de n'avoir pu collaborer avec des grands chorégraphes étrangers. Préférant rester en U.R.S.S., ils ne feront que quelques rencontres occidentales, mais non des moindres : Maximova dansera ainsi pour Maurice Béjart (Roméo et Juliette), Roland Petit (L'Ange bleu), John Cranko (Oneguine[...]

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Ariane DOLLFUS. MAXIMOVA EKATERINA (1939-2009) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )