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OCCLUSIVE CONSONNE

Lors de la phonation, lorsque l'air expiratoire sortant des poumons rencontre un obstacle qui l'empêche de s'échapper par la bouche, il y a une occlusion qui se manifeste par un silence. Lorsque cet obstacle se relâche brusquement, l'air qui se trouvait comprimé derrière lui s'échappe avec un bruit d'explosion qui sera différent selon l'endroit où a eu lieu l'occlusion (ce qui permet de distinguer différents sons). On dit qu'il s'agit d'une consonne occlusive (ou interrompue, ou plosive, ou instantanée, car l'explosion est brève et le bruit créé ne peut être prolongé comme dans le cas des fricatives, ou continues). Une consonne occlusive se caractérise donc par un silence pendant le temps où l'obstacle est maintenu (on parle de tenue de la consonne), suivi d'une explosion brève.

L'occlusion la plus antérieure est celle qui est provoquée par la fermeture des deux lèvres (consonne occlusive bilabiale [p] ou [b]) ; la plus postérieure est celle qui est provoquée par l'accolement des deux cordes vocales, c'est-à-dire la fermeture brusque de la glotte (consonne occlusive glottale ou coup de glotte, transcrit ?). Entre ces deux positions extrêmes, il y a une infinité de possibilités : une partie de la langue (pointe, dos ou base) vient s'articuler, c'est-à-dire s'appliquer contre une zone de la paroi supérieure du chenal buccal : dents, alvéoles, palais, voile, luette. Si l'air expiratoire, au passage, a mis en vibration les cordes vocales, il s'agit d'une consonne occlusive sonore, ou voisée ([b], [d], [g]) ; si l'air n'est pas en vibration, il s'agit d'une consonne occlusive sourde, ou non voisée ([p], [t], [k]). Lorsque l'explosion est suivie d'un souffle, on dit à tort que la consonne est aspirée (on devrait dire soufflée) ; on le transcrit [pk], [tk], [kk]. Une consonne occlusive se caractérise donc par son mode (sourde-sonore, aspirée-non aspirée) et son lieu d'articulation (bilabiale, apico-dentale, etc.). Phonologiquement, ces traits sont pertinents ou non selon les langues.

Il faut noter que les consonnes nasales sont des occlusives orales : il y a occlusion au niveau du chenal buccal, et l'air s'échappe par le nez, le voile du palais étant abaissé ; il y a par conséquent des occlusives orales non nasales ([b], [d], [g]) et des occlusives orales nasales ([m], [n]) qui peuvent être en opposition dans les langues (français, anglais, etc.). Par une simplification, abusive peut-être mais courante et commode, on dit simplement consonne occlusive et consonne nasale.

— Georges BOULAKIA

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Pour citer cet article

Georges BOULAKIA. OCCLUSIVE CONSONNE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CAUCASE

    • Écrit par André BLANC, Georges CHARACHIDZÉ, Louis DUBERTRET, Universalis, Silvia SERRANO
    • 17 147 mots
    • 4 médias
    ...qui caractérise toutes les langues caucasiques (sauf, à notre connaissance, un dialecte laze et un dialacte ingouche de Turquie), est l'existence d'une triade de consonnes occlusives : sonores, sourdes aspirées et sourdes glottalisées (ou simplement à occlusion glottale). On n'a pas seulement, comme en...
  • INDO-EUROPÉEN

    • Écrit par Guy JUCQUOIS
    • 7 929 mots
    • 1 média
    ...le système consonantique de l'indo-européen connaissait une grande variété d'occlusives, des semi-voyelles, aussi appelées sonantes du fait qu'elles pouvaient se trouver au centre d'une syllabe, et la sifflante s, dont existait également la variante sonore z au contact d'uneocclusive sonore.
  • PHONÉTIQUE

    • Écrit par Denis AUTESSERRE
    • 3 566 mots
    • 5 médias
    ...écoulement de l'air. La qualité de cet obstacle, ou mode d'articulation, permet de les distinguer entre elles. Il peut être total et entraîner alors une occlusion momentanée du chenal expiratoire – consonnes occlusives (cf. [k], ) –, ou partiel et produire un simple resserrement – consonnes constrictives...

Voir aussi