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SAINT-VANNE CONGRÉGATION DE

Congrégation bénédictine érigée au début du xviie siècle en Lorraine. La crise religieuse du xvie siècle avait considérablement ébranlé l'ordre monastique ; la transformation de la société et l'application des décrets du concile de Trente exigeaient une organisation nouvelle. En 1598, l'évêque de Verdun, Erric de Vaudémont, abbé commendataire de l'abbaye Saint-Vanne de Verdun, exigea des moines l'élection d'un prieur régulier ; ils choisirent dom Didier de La Cour, né en 1550, profès depuis 1575. Malgré des oppositions, le nouveau prieur put insuffler un esprit nouveau, recevoir de jeunes moines animés de cet esprit et en placer un certain nombre dans l'abbaye de Moyenmoutier (Vosges). Le 7 avril 1604, le pape Clément VIII érigea la congrégation bénédictine de Lorraine sous le titre des saints Vanne et Hydulphe, patrons des deux premières abbayes ainsi réformées.

Aussitôt, plusieurs monastères bénédictins de Lorraine, de Franche-Comté et de France entrèrent dans la nouvelle congrégation. Dès 1618, les monastères de France s'en détachèrent pour former la congrégation de Saint-Maur, ce qui n'arrêta pas entièrement la progression de la congrégation de Saint-Vanne dans le royaume, surtout en Champagne. Elle finit par compter cinquante monastères.

Les abbayes étant en commende, le gouvernement de la communauté était assuré par des prieurs. Ceux-ci étaient nommés pour cinq ans par le chapitre général qui détenait l'autorité souveraine. Les charges n'étaient pas renouvelables ou l'étaient une fois seulement ; cette disposition entraîna une instabilité et une déficience permanente de l'autorité, qui furent surtout sensibles lors des querelles jansénistes et du mouvement rationaliste du xviiie siècle. Il ne faut d'ailleurs pas exagérer les errements occasionnés par cette situation ; l'ensemble des moines resta attaché à ses devoirs, assura la célébration de l'office divin, se dévoua à l'apostolat et à l'éducation.

Quelques moines atteignirent la célébrité, spécialement dom Augustin Calmet, auteur de l'Histoire ecclésiastique et civile de la Lorraine (7 vol. in-fo, 1745-1757) et de très nombreux autres ouvrages ; dom Remi Cellier avec son Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques (23 vol. in-4o, 1729-1763) ; dom Jean François avec sa Bibliothèque générale des écrivains de l'ordre de Saint-Benoît (4 vol. in-4o, 1777-1778). On ne peut manquer de mentionner aussi dom Pierre Pérignon (mort en 1715), qui joua un rôle primordial dans le développement du vignoble de Champagne.

La congrégation de Saint-Vanne fut supprimée par la Révolution française.

— Jacques DUBOIS

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Écrit par

  • : moine bénédictin, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)

Classification

Pour citer cet article

Jacques DUBOIS. SAINT-VANNE CONGRÉGATION DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • SAINT-MAUR CONGRÉGATION DE

    • Écrit par Jacques DUBOIS
    • 1 046 mots

    La nécessité d'une réorganisation de la vie monastique en France à la suite des guerres de Religion étant ressentie par tous, les moines lorrains de la congrégation de Saint-Vanne introduisirent leur réforme, à partir de 1613, dans un certain nombre de monastères du royaume. Mais l'opinion...

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