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CARTHAGE CONCILES DE

Métropole de l'Afrique proconsulaire, étendant son autorité jusqu'à la Numidie et la Maurétanie, Carthage vit se réunir autour de ses évêques de nombreux conciles. Vers 220, Agrippinus réunit soixante-dix évêques qui refusent de reconnaître le baptême conféré par des hérétiques. À l'époque de Cyprien (248-258), le synode se tient régulièrement deux fois par an, au printemps et à l'automne. À l'automne de 251, trente et un évêques de la Proconsulaire réaffirment la non-validité du baptême conféré par des hérétiques. Même position au synode d'automne de 256, dont les Actes nous ont été conservés : quatre-vingt-sept évêques répètent, après Cyprien, qu'un évêque n'est responsable de ses actes que devant Dieu seul et qu'on ne peut accepter le baptême des hérétiques. Informé de ces décisions, l'évêque de Rome, Étienne, y répondit par une lettre sévère, qui semble avoir menacé d'excommunication Cyprien ainsi que Firmilien de Césarée et qui provoqua une tension pénible entre Rome et Carthage ; la mort d'Étienne (août 257) mit fin à cette tension.

En 411, 416 et 418 se tinrent à Carthage, sous la présidence d'Aurélius et avec la participation d'Augustin, des conciles relatifs au péché originel et à la nécessité de la grâce, mise en cause par Pélage et son disciple Célestius. Celui-ci est condamné une première fois en 411, puis en 416 par soixante-sept évêques d'Afrique ; l'Église de Carthage adresse un appel pressant à Innocent Ier et « à l'autorité du Siège apostolique », pour demander confirmation de cette sentence. À la réponse d'Innocent font écho les mots célèbres d'Augustin (souvent cités sous une forme abrégée et inexacte : Roma locuta est, causa finita est) : « Deux conciles ont été communiqués au Siège apostolique ; les réponses sont revenues ; la cause est finie : puisse un jour finir l'erreur. » En 418 enfin (1er mai), deux cent quatorze évêques de toute l'Afrique (Proconsulaire et Numidie) maintiennent la condamnation de Célestius et renouvellent l'excommunication de Pélage. Le pape Zozime, qui avait d'abord réhabilité Pélage, approuva les huit canons de ce concile, qui fixent la doctrine catholique sur le péché originel, le baptême des enfants et la nécessité de la grâce.

— Pierre Thomas CAMELOT

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Pour citer cet article

Pierre Thomas CAMELOT. CARTHAGE CONCILES DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AUGUSTIN saint (354-430)

    • Écrit par Michel MESLIN
    • 8 969 mots
    • 2 médias
    À peine le conflit donatiste était-il en voie de solution qu'un autre problème grave sollicitait l'attention de l'évêque d'Hippone. Un concile réuni à Carthage condamnait, en 411, la doctrine d'un moine, Celestius, qui se réclamait de l'enseignement de Pélage, moine breton très influent dans une...
  • CÉLESTIUS (Ve s.)

    • Écrit par Pierre Thomas CAMELOT
    • 282 mots

    Disciple de Pélage. Originaire sans doute d'Italie, Célestius rencontra celui-ci à Rome vers 405 et se mit à son école. Il le suivit en Afrique vers 410. Condamné par le concile de Carthage (411) à cause de sa position sur la baptême des enfants, il passe d'abord en Sicile, puis en Orient : à Éphèse,...

  • CYPRIEN DE CARTHAGE (200 env.-258)

    • Écrit par Pierre Thomas CAMELOT
    • 940 mots
    ...Cyprien se trouve en conflit violent avec le successeur de Corneille, Étienne, au sujet de la validité du baptême administré par les hérétiques : trois conciles de Carthage (255, 256) maintiennent la tradition africaine, qui niait cette validité et rebaptisait les hérétiques qui revenaient à l'Église ;...
  • PÉCHÉ ORIGINEL

    • Écrit par André-Marie DUBARLE, André DUMAS
    • 6 954 mots
    • 2 médias
    ...antérieurs, qu'il l'a défendue vigoureusement contre Pélage et ses adeptes. Grâce à lui, elle fut proclamée dans un concile provincial d'Afrique, réuni à Carthage en 418, et confirmée – dans une mesure pour nous imprécise – par une lettre, actuellement perdue, du pape Zosime. Pour Augustin, la foi...

Voir aussi