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CAVOUR CAMILLO BENSO DE (1810-1861)

La lutte contre l'Autriche

Peu après, le 23 avril, grâce à cette nouvelle majorité, eut lieu l'élection de Rattazzi à la présidence de la Chambre. Il s'ensuivit la formation du premier gouvernement dirigé par Cavour (4 novembre) qui s'attira la sympathie de la bourgeoisie de la péninsule, surtout agraire, malgré une politique économique résolument libérale en une période où, sur le continent, le libéralisme était toujours plus vivement attaqué par les classes industrielles ; même dans ce cas, l'exemple venait du nouvel empire napoléonien qui avait atteint un degré de développement beaucoup plus avancé que celui de l'Italie. Ainsi, Cavour réussit lentement à entamer l'influence que Mazzini avait exercée jusqu'alors et à la remplacer par celle du Piémont et de la monarchie de Savoie.

Le congrès de Paris

Mais la grandeur du nouveau président du Conseil se révéla dans la politique internationale. Ici, l'influence du connubio fut directe et immédiate, parce que l'existence d'un Piémont constitutionnel et libéral était étroitement liée au triomphe de la cause nationale et à une position de plus grande indépendance par rapport à l'Autriche, d'une part, par rapport à la France, d'autre part. Ces deux puissances, en effet, s'étaient toujours servies du petit État comme d'un moyen de pénétration dans la péninsule. Mais, si le Piémont voulait se battre pour chasser l'Autriche de l'Italie, il devait prendre position en faveur de l'ennemi traditionnel de l'Empire austro-hongrois, la France. Et ce fut justement le choix du Premier ministre piémontais, bien que la France fût gouvernée par un régime autoritaire : la politique des principes de la première moitié du siècle était abandonnée, au profit d'une politique réaliste qui jouait avec les forces réelles existantes, afin d'obtenir des résultats déterminés. Par la même occasion, Cavour poursuivait cet autre but de faire sortir le royaume de Sardaigne de son isolement et de l'intégrer dans la vie européenne. Le premier acte de cette politique fut la participation du Piémont à la guerre de Crimée, guerre qui détermina une nouvelle organisation des puissances du Vieux Continent et que Cavour réussit à imposer au roi et à la Chambre.

Au congrès de Paris (février-avril 1856), auquel fut invité le Piémont, Cavour obtint que la situation anormale de l'Italie, due à l'existence de l'État pontifical et du royaume des Deux-Siciles, situation dont l'Empire autrichien était responsable, fût dénoncée publiquement, non seulement par Clarendon mais également par le ministre des Affaires étrangères français, Waleski : ainsi l'Autriche était à son tour isolée face à l'opinion publique européenne.

L'alliance franco-piémontaise

Cavour avait parfaitement compris les intentions de Napoléon III, avide de restaurer la grandeur et le prestige du premier Empire en acquérant de nouveau – selon une tradition née à la fin du xve siècle avec l'expédition de Charles VIII – une prédominance décisive en Italie. Aussi l'empereur accepta-t-il les invitations de Cavour qui, entre-temps, avait consolidé sa position en gagnant à sa politique les ex-républicains, hormis les mazziniens intransigeants qui avaient constitué en 1857 la Société nationale.

Lors de l'entrevue de Plombières (20 et 21 juillet 1858), Napoléon III et Cavour signèrent une alliance franco-piémontaise contre l'Autriche et établirent une organisation tripartite de l'Italie susceptible de satisfaire les désirs de domination de l'empereur : au nord, un royaume sous la domination de la maison de Savoie ; au centre un État gouverné par le cousin de Napoléon, le prince Jérôme Bonaparte ; au sud, à la place des Bourbons de Naples, un descendant de Murat. L'habileté[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Milan
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Cavour - crédits : AKG-images

Cavour

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