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AUTELS

Formes et dimensions

La forme la plus fréquente des autels est un parallélépipède droit, plus long que large. Mais, en Égypte, ils ont quelquefois la forme d'un tronc de cône. Le Mānasāra, traité d'architecture hindou, mentionne des plans carrés, hexagonaux ou octogonaux. Les cippes gréco-romains à base carrée, ou circulaire, sont en hauteur. Enfin, on peut considérer les temples aztèques comme un autel pyramidal.

La forme des autels peut aussi être déterminée par des considérations cosmogoniques. Ainsi l'autel du Ciel du culte impérial chinois est circulaire, celui de la Terre carré, car telles sont, dans la pensée chinoise ancienne, les formes respectives des régions de l'espace auxquelles ils sont consacrés. Le premier comporte trois terrasses – c'est le nombre de la divinité titulaire –, le second est entouré d'eau.

En même temps qu'ils se constituent, les autels s'adaptent à leur fonction. Des cavités et des canaux permettent de recueillir sang et libations. La face supérieure des autels aztèques était cintrée pour faciliter l'excision du cœur ; une sorte de joug en pierre venait se fixer sur le cou des victimes pour les maintenir. Égyptiens et Crétois creusaient pour les mets des cupules sur la table. Les premiers y représentaient parfois la nourriture, car dans leur système de pensée l'image pouvait se substituer à la réalité ; les seconds avaient même des autels creux pour faire couler des libations en terre afin de revigorer les mânes. Les trônes-autels n'étaient, à l'origine, que des dalles de pierre ; le passage à leur type définitif vers le ier ou le iie siècle de notre ère est, lui aussi, une adaptation, car ils servaient également de siège aux personnages des récits sacrés.

D'une manière générale, les dimensions des autels tendent à augmenter. Là où l'on peut en suivre l'évolution, comme à Jérusalem, on les voit croître régulièrement : on passe progressivement d'un parallélépipède mesurant cinq pieds de côté et trois de haut à une sorte de ziggourat de cinquante pieds de côté, haute de quinze. L'autel de Zeus à Olympie s'élevait à vingt-quatre pieds, celui de Pergame avait des dimensions encore plus considérables. On peut considérer avec certains historiens les temples aztèques comme le soubassement monumental de l'autel. Sans doute les hécatombes auxquelles on procédait dans les grands sanctuaires justifient-elles ces dimensions, qui s'expliquent plus encore par l'importance attribuée à la table sacrificielle elle-même.

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Pour citer cet article

Louis LÉVY. AUTELS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Sacrifice humain chez les Aztèques - crédits :  Bridgeman Images

Sacrifice humain chez les Aztèques

Autres références

  • AUTEL D'OR DE VOLVINIUS, Milan

    • Écrit par Christophe MOREAU
    • 265 mots

    Vers 840, l'évêque de Milan, Angilbert II, commande au maître orfèvre, Volvinius, un autel destiné à accueillir les reliques des saints Gervais et Protais, ainsi que celles de saint Ambroise auquel était consacrée sa cathédrale (l'autel est conservé dans l'église Saint-Ambroise,...

  • DESIDERIO DA SETTIGNANO (av. 1430-1464)

    • Écrit par Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE
    • 481 mots

    Fils d'un tailleur de pierre, Desiderio est cité comme maître sculpteur dans un acte de 1453. Ses affinités avec Donatello sont évidentes mais, de 1432 à 1453, celui-ci est à Rome et à Padoue : c'est donc par des sculptures que l'influence de Donatello a pu s'exercer sur Desiderio,...

  • ÉGLISE, architecture

    • Écrit par Alain ERLANDE-BRANDENBURG
    • 8 056 mots
    • 2 médias
    ...fut soit conservé en l'état, soit inversé et installé au fond de l'abside, épousant, comme dans les premiers temps chrétiens, son plan hémicirculaire. L'autel subit des modifications tout aussi importantes quant à sa signification, à son emplacement et à sa forme. Alors qu'il devait être unique et étroitement...
  • ICONOSTASE

    • Écrit par Jean GOUILLARD
    • 1 217 mots
    • 1 média

    Pour les contemporains, l'iconostase évoque cet imposant dressoir d'images saintes qui, dans les communautés orthodoxes de souche gréco-byzantine, isole le fidèle de l'espace sacré par excellence, le sanctuaire. Dans l'usage originel, eikonostasion définissait le...

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Voir aussi