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Unité italienne

Au milieu du XIXè siècle, il n'y a pas d'État italien. La conscience de l'existence d'une culture italienne spécifique a bien donné naissance à un mouvement culturel important, le Risorgimento, qui traduit l'aspiration des Italiens à prendre en charge leur devenir politique. Mais l'influence autrichienne sur la péninsule interdit toute expression du mouvement national italien. Celui-ci prend de l'importance tout au long des années 1850, en s'appuyant sur le royaume de Piémont-Sardaigne de Victor-Emmanuel II et de son Premier ministre, Cavour.
Ce dernier a bien saisi la complexité de la situation politique de la péninsule, morcelée entre les territoires autrichiens : la Lombardie et la Vénétie, ou les duchés de Parme, de Modène, et la Toscane, qui vivent sous la domination autrichienne. S'y ajoute l'indépendance des États de l'Église, dirigés par le pape Pie IX, ainsi que, au sud, le royaume des Deux-Siciles.
Cavour le sait : l'Autriche est le principal obstacle. À la suite de négociations brillantes autant que discrètes, il obtient l'aide militaire de Napoléon III. En juin 1859, les armées franco-sardes battent les Autrichiens à Magenta le 4, puis à Solferino le 24. L'unité de l'Italie du Nord semble acquise, mais Napoléon III, comme effrayé de son audace, négocie alors avec l'Autriche les préliminaires de paix de Villafranca. Le Piémont n'obtient que la Lombardie. Mais l'agitation nationaliste est telle dans les duchés que l'habile Cavour en profite pour y faire organiser des plébiscites qui, en mars 1860, unissent l'Italie centrale au Piémont. Quant à la France, elle obtient pour prix de son aide le comté de Nice et la Savoie.
L'histoire finirait peut-être là, si un patriote républicain, Giuseppe Garibaldi, n'avait organisé un débarquement dans le royaume des Deux-Siciles, qui est incapable de faire face. Cavour envoie alors l'armée sarde à travers les États du pape à la rencontre des troupes garibaldiennes. Coup double : des plébiscites sont organisés dans les Marches et l'Ombrie, qui s'agglomèrent à l'Italie du Nord, tandis que Garibaldi offre au Piémont le royaume des Deux-Siciles. En 1866, malgré la défaite des troupes piémontaises à Custozza, la guerre entre l'Autriche et la Prusse donne au Piémont l'occasion de s'emparer de la Vénétie.
Se pose alors la question romaine : que peut-on tenter contre la ville du pape défendue par Napoléon III ? En 1867, Garibaldi et ses hommes tentent de prendre la ville, mais échouent devant les troupes françaises à la bataille de Mentana. En 1870, la guerre franco-prussienne règle brutalement la question. Napoléon III rappelle ses troupes. L'armée de Victor-Emmanuel II entre alors victorieusement dans Rome, où seul le Vatican demeurera indépendant.
L'unité italienne est achevée.
Auteur : Sylvain Venayre