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La traite des Noirs

Au xvie siècle se met en place le commerce triangulaire. Chargés en Europe, des armes, de l'alcool, de la verroterie et des textiles sont échangés en Afrique contre des captifs. Devenus esclaves dans les plantations, ils produisent des matières brutes (sucre, tabac, cacao, indigo, coton), transformées puis commercialisées en Europe.
Souvent avec l'aide des royaumes côtiers de l'Afrique, les Européens rassemblent les captifs dans les forts de traite. Les navires négriers traversent l'Atlantique en deux mois environ, chargés de trois cents à cinq cents captifs. Entassés dans l'entrepont, ils sont nus sur des planches, enferrés par deux, les hommes à l'avant du navire, les femmes et les enfants à l'arrière.
L'équipage est nombreux, afin d'empêcher toute révolte. Le navire est souvent équipé de filets pour repêcher les captifs qui tentent de se suicider. Toutefois, plus d'un sur dix meurt au cours du voyage.
À l'arrivée, les esclaves sont nourris, lavés, habillés et se reposent. Le négrier cherche ainsi à en tirer le meilleur profit lors des ventes aux planteurs.
À partir du milieu du xvie siècle, de nombreuses insurrections d'esclaves éclatent en Amérique. Née pendant l'été de 1791, la grande révolte menée par Toussaint Louverture à Saint-Domingue débouche sur l'indépendance d'Haïti en 1804.
Au xixe siècle, tandis que l'Europe abolit progressivement l'esclavage, la traite orientale vers le monde arabe continue. Ainsi, dans le sultanat de Zanzibar, en Afrique de l'Est, le commerce d'esclaves est actif jusqu'au milieu du xxe siècle. Au total, au moins douze millions de Noirs ont été déportés vers l'Amérique et environ autant vers le monde arabe, jusqu'au xxe siècle.