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Image du prince romain (Ier. IVe siècle)

Au milieu du Ier siècle avant J.-C., l'opposition est manifeste entre ce buste de Jules César, portrait réaliste soulignant les vertus républicaines, et la statue, inspirée du classicisme grec, de Pompée, posant en maître du globe, dans la nudité idéale réservée aux héros et aux dieux.
Sous le principat d'Auguste, ces tendances contradictoires sont combinées dans trois types de portrait impérial : celui du général victorieux, cuirassé et vêtu du manteau militaire ; celui du magistrat ou du pontife, en toge ; celui de l'être divin, comme dans ce camée où Auguste prend les attributs du dieu Jupiter que sont le bâton d'augure et l'aigle.
Les successeurs d'Auguste exploiteront ce répertoire. Inspiré du réalisme républicain, ce portrait de Trajan assimile aussi le prince à un dieu, comme le suggère la nudité du torse.
En dépit du manteau de soldat, le buste de Marc Aurèle exalte, par son traitement de la barbe et de la chevelure, un empereur philosophe, admirateur de la Grèce. Par comparaison, celui de Septime Sévère est plus traditionnel.
À côté des marques de l'âge et de la fatigue, signes des charges pesant sur le prince, l'expression angoissée de l'empereur Trajan Dèce traduit la grave crise que l'Empire connaît au IIIe siècle.
Le groupe des tétrarques marque une rupture radicale dans l'imagerie impériale. Par son traitement des personnages, impossibles à individualiser, cette œuvre n'offre plus l'effigie de personnages singuliers.
La tête colossale de Constantin confirme cet abandon du réalisme au Bas-Empire. Bloc géométrique, le visage présente des yeux aux pupilles disproportionnées, captant toute l'attention sur le regard du prince, dirigé au loin. La toute-puissance de l'empereur, d'inspiration divine, est exaltée.
Comme l'illustre ce portrait de Théodose Ier, rigidité, géométrisation et indifférenciation des traits s'accentuent par la suite. Cette image impersonnelle du pouvoir annonce l'art byzantin et médiéval.