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Du muet au parlant

Avant l'avènement du cinéma parlant des années 1930, différents stratagèmes avaient été imaginés pour rendre le cinéma sonore. Les bonimenteurs, pianistes, orchestres, acteurs cachés derrière les écrans ou bruiteurs assurent la « bande son » des films en commentant les actions ou interprètent, en direct, la musique d'accompagnement.
Les dialogues des films apparaissent sur des cartons ou des intertitres. Le genre burlesque, servi par une musique entraînante, atteint alors son apogée avec les œuvres de quelques génies du cinéma.
Harold Lloyd, avec son personnage de candide capable de se tirer des pires catastrophes, s'illustre en particulier dans Monte là-dessus en 1923.
Charlie Chaplin, dont les films sont devenus des classiques, fait du personnage de Charlot l'archétype du vagabond au grand cœur.
Buster Keaton, ici dans La Croisière du Navigator en 1925, pour qui l'arrivée du cinéma sonore sera une véritable catastrophe.
Stan Laurel et Oliver Hardy font partie des rares artistes qui eurent du succès aussi bien à la fin du muet qu'au début du parlant.
Les techniques progressant, l'idée d'associer les appareils d'enregistrement du son, comme le phonographe ou le gramophone, à l'image s'impose chez Gaumont et Pathé.
Des orchestres enregistrent des pièces musicales, les acteurs leurs dialogues et les disques sont diffusés pendant les séances. Mais la synchronisation de l'image et du son reste approximative.
C'est la Warner qui, dès 1926 avec son Vitaphone, présente les premiers films sonores, Don Juan et surtout Le Chanteur de jazz d'Alan Crosland en 1927. Sur les 87 minutes du film, dont la vedette est le chanteur Al Jolson, il n'y a en fait qu'1 minute et 20 secondes de son synchrone, un monologue et une chanson.
Bien que très rudimentaire, ce film marque le début d'une nouvelle ère cinématographique et l'abandon progressif du cinéma muet.
De nouveaux genres font alors leur apparition. En particulier les comédies musicales, dans lesquelles se distinguent Ginger Rogers et Fred Astaire dès 1935.