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Le Miracle de l’hostie profanée, P. Uccello

Prédelle en six panneaux peinte par le Florentin Paolo Uccello, Le Miracle de l'hostie profanée évoque le « miracle des Billettes » qui, à la fin du XIIIe siècle, a contribué à façonner la légende du juif profanateur d'hosties. Alors qu'en 1215 le dogme de la « présence réelle » du Christ dans l'hostie avait été proclamé par l'Église, cette accusation de sacrilège devint l'un des thèmes majeurs de l'antijudaïsme médiéval. Les six séquences de la prédelle sont séparées par des colonnes torsadées qui donnent son rythme chronologique à l'histoire. Sur les deux premiers panneaux de l'œuvre, une femme, afin de rembourser une dette, paie un juif usurier avec une hostie consacrée. Quand l'usurier tente de brûler l'hostie, celle-ci commence à saigner. Alertés par le sang qui se répand sous la porte de la maison, des hommes d'armes interviennent. Les autres séquences de l'œuvre montrent la procession qui reconduit l'hostie vers l'autel pour qu'elle soit reconsacrée. Alors qu'elle va être pendue, un ange salvateur tend la main à la femme qui avait procuré l'hostie. L'usurier et sa famille sont brûlés. Enfin, des anges et des diables se disputent l'âme de la femme. L'œuvre est caractéristique de la réflexion conduite par Paolo Uccello sur la perspective, particulièrement dans les deux premiers panneaux, avec l'organisation du point de fuite et la disposition du carrelage pour marquer la distance. Cet ensemble a constitué originellement la prédelle du retable de Juste de Gand, La Communion des apôtres, dans l'église du Corpus Domini d'Urbino, jusqu'à la démolition de celle-ci. Paolo Uccello, Le Miracle de l'hostie profanée, peinture sur bois, 1467-1469. Galleria nazionale delle Marche, Urbino (Italie).