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8-27 décembre 2011

France. Mise en cause des implants mammaires de la société P.I.P

Le 8, le parquet de Marseille ouvre une information judiciaire pour homicide involontaire à la suite de la plainte déposée par la mère d'une porteuse de prothèses mammaires fabriquées par la société Poly Implant Prothèse (P.I.P.), décédée en 2010 d'un lymphome. Il s'agit du deuxième décès signalé d'une porteuse d'implants P.I.P. Un premier, survenu en novembre, du fait également d'un cancer du système lymphatique, avait suscité une recommandation de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) appelant les quelque trente mille femmes concernées en France à contacter leur chirurgien, « afin de discuter de l'éventualité d'une explantation, même sans signe clinique de détérioration de la prothèse ». En mars 2010, la constatation d'un taux de rupture anormal des prothèses P.I.P. avait incité l'Afssaps à ordonner le retrait de la vente de ces implants. À la même date, la société fabriquant ces prothèses, qui en aurait vendu quelque trois cent mille dans le monde, avait été placée en liquidation judiciaire. Il a depuis lors été établi que le gel employé par P.I.P. n'était pas destiné à un usage médical.

Le 14, la Direction générale de la santé annonce l'existence de huit cas de cancer chez des porteuses de prothèses P.I.P., sans toutefois affirmer que la maladie est imputable aux implants.

Le 23, le ministre de la Santé Xavier Bertrand annonce la prise en charge par l'assurance-maladie du retrait des prothèses P.I.P., qui sera systématiquement proposé aux intéressées à titre préventif. La pose d'une nouvelle prothèse ne sera remboursée que si l'opération s'inscrit dans le cadre d'une chirurgie reconstructrice consécutive à un cancer du sein. La veille, l'Institut national du cancer, l'Institut de veille sanitaire et l'Afssaps, consultés par le gouvernement, avaient fait état de « risques biens établis » de rupture des implants « pouvant conduire à des réactions inflammatoires ».

Le 24, la Caisse nationale d'assurance-maladie annonce le prochain dépôt d'une plainte contre X pour tromperie aggravée et escroquerie dans l'affaire des implants P.I.P.

Le 27, l'avocat de P.I.P. reconnaît que le gel utilisé pour la fabrication des implants n'était pas réglementaire et qu'il était « aussi efficace, mais cinq fois moins cher ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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