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6-27 mai 1983

Proche-Orient. Nouvelle tension entre Jérusalem et Damas à la suite de la signature du traité israélo-libanais

Le 6, le gouvernement israélien donne son approbation de principe au projet d'accord avec le Liban, mis au point grâce à une « navette » entre Jérusalem et Beyrouth de George Shultz, secrétaire d'État américain, arrivé dans la région le 25 avril. Le Conseil des ministres israélien demande cependant quelques « éclaircissements sur les problèmes politiques et de sécurité ».

Le 7, George Shultz achève sa tournée au Moyen-Orient par Damas, où les autorités syriennes refusent catégoriquement d'approuver ce qu'elles considèrent comme un « contrat de soumission » souscrit par Beyrouth à l'égard d'Israël. Dans un communiqué diffusé le 13, le président Hafez el-Assad dénonce l'accord « imposé au Liban », qui « rétribue l'agression israélienne [...], compromet la souveraineté et l'indépendance du Liban, lui impose la domination d'Israël, réduit à néant ses engagements arabes et nuit à la sécurité de la Syrie ».

Le 17, l'accord israélo-libanais est officiellement signé, successivement à Khaldé (Liban) et à Kiryat-Chmoneh (Israël). Le texte proclame « la fin de l'État de guerre » entre Israël et le Liban : « Israël s'engage à retirer toutes ses forces armées du Liban ». Cependant, il est clair pour Jérusalem que, si la Syrie et l'O.L.P. refusent d'évacuer leurs troupes, cette partie de l'accord deviendra caduque. Du côté libanais, les termes de l'accord avaient été approuvés à l'unanimité le 14 par le gouvernement (dont le chef et la moitié des membres sont musulmans), le 16 par le Parlement ; le 16 également, la Knesset les approuvait par 57 voix contre 6, l'opposition travailliste s'abstenant.

Le 23, Menahem Begin déclare que l'armée israélienne est sur le « qui-vive » en raison du « renforcement » des troupes syriennes dans la Bekaa, ainsi que le long de la frontière syro-libanaise et dans le Golan. Jérusalem proteste depuis le début de l'année contre le renforcement de l'aide militaire soviétique à la Syrie et l'installation par l'U.R.S.S. de missiles SAM-5 dans ce pays.

À partir du 26, la tension entre Jérusalem et Damas se calme, le général Tlass, ministre de la Défense syrien, ayant précisé que les mouvements de troupes et les renforts avaient un caractère purement défensif. De son côté, Moshe Arens, ministre israélien de la Défense, déclare, le 27 : « Nous ne nous laisserons entraîner à aucun acte d'hostilité et ne perdrons pas notre sang-froid. »

— Universalis

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