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6-17 août 1998

États-Unis. Déposition du président Bill Clinton dans l'affaire Lewinsky

Le 6, Monica Lewinsky, ancienne stagiaire à la Maison-Blanche, témoigne devant le Grand Jury des relations qu'elle a entretenues avec le président Bill Clinton entre 1995 et 1997. Le Grand Jury fait office de chambre de mise en accusation dans le cadre de l'enquête ouverte en août 1994 par le procureur indépendant Kenneth Starr sur l'affaire Whitewater – relative à un investissement immobilier frauduleux dans l'Arkansas – qui impliquait Bill Clinton, alors gouverneur de l'État, et son épouse Hillary. Depuis lors, le mandat du procureur Starr a été étendu à diverses autres affaires concernant le président Clinton. En janvier, Monica Lewinsky et Bill Clinton ont déclaré sous serment n'avoir jamais eu de relations sexuelles. En juillet, le président Clinton a reçu une citation à témoigner devant le Grand Jury. Le même mois, Monica Lewinsky, qui avait indirectement reconnu avoir entretenu une liaison avec Bill Clinton et l'avoir caché à la justice à la demande du président, a obtenu une immunité judiciaire en échange de son témoignage devant le Grand Jury.

Le 17, Bill Clinton répond depuis la Maison-Blanche, grâce à un circuit vidéo, aux questions du Grand Jury. Soupçonné de parjure, ce qui peut entraîner une procédure d'impeachment – de destitution –, il est le premier président des États-Unis à témoigner dans une affaire criminelle dont il est le principal suspect.

Le 17 également, lors d'une intervention télévisée, le président Clinton reconnaît avoir entretenu avec Monica Lewinsky « une relation [...] qui n'était pas convenable ». Il affirme que ses réponses, lors de sa déposition sous serment, en janvier, dans laquelle il niait toute relation sexuelle avec la jeune femme, étaient « juridiquement correctes » même s'il n'a pas alors « volontairement fourni d'informations ». Il nie avoir demandé à quiconque « de mentir, de cacher ou de détruire des preuves ou de commettre aucun acte illégal ». Il déclare qu'il « regrette » d'avoir « trompé le public, y compris [sa] femme », mais qu'il s'agit d'une « question privée ». Il dénonce également avec force les égarements de l'enquête conduite par le procureur Starr, qui « a duré trop longtemps, coûté trop cher et blessé trop de personnes innocentes ». La sévérité de la presse et la réprobation de la classe politique, y compris des démocrates, face à l'attitude de Bill Clinton contrastent avec la lassitude devant toute l'affaire exprimée par les Américains à travers les sondages.

— Universalis

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