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25 juin-3 juillet 1998

États-Unis - Chine. Visite du président Bill Clinton en Chine

Le 25, Bill Clinton entame la première visite en Chine d'un président américain depuis la répression du « printemps de Pékin », en juin 1989. Les dissidents chinois et les républicains lui reprochent de conforter le régime communiste.

Le 26, quatre dissidents sont arrêtés à Xian, première étape de Bill Clinton. Ils sont relâchés au moment où il quitte la ville.

Le 27, à Pékin, le président Clinton passe en revue un détachement de l'Armée populaire sur la place Tiananmen, lieu des massacres de 1989. Toutefois, au cours d'une conférence de presse organisée le même jour à l'issue de son entretien avec le président Jiang Zemin, il dénonce l'« erreur » que représenta à ses yeux « l'usage de la force » contre le mouvement démocratique étudiant. Il prône également la « liberté d'expression, d'association et de religion ». La retransmission télévisée, en direct, de cette conférence de presse constitue un événement sans précédent. Le seul résultat du sommet entre Bill Clinton et Jiang Zemin réside dans l'engagement symbolique pris par chacun de ne plus diriger ses armes nucléaires sur le territoire de l'autre. En appelant à l'arrêt des essais nucléaires indiens et pakistanais, le communiqué commun reconnaît également à la Chine un statut de puissance régionale en échange d'un engagement en faveur de l'arrêt de toute aide au développement des programmes nucléaires de ces deux pays. Aucun autre dossier – adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce, souveraineté chinoise sur Taiwan ou dialogue sur la question tibétaine – ne progresse.

Le 29, à l'université de Pékin, Bill Clinton défend les « droits universels et indivisibles », dont celui de « choisir ses propres dirigeants ». Ce discours est lui aussi retransmis à la télévision.

Le 29 également, les deux pays signent des contrats commerciaux pour un montant de 2 milliards de dollars – le déficit commercial des États-Unis à l'égard de la Chine approche 60 milliards de dollars.

Le 30, à Shanghai, où son arrivée coïncide encore avec l'arrestation temporaire d'un dissident. Le président américain réfute le concept « une Chine, un Taiwan » et se déclare défavorable à l'indépendance de l'île ainsi qu'à son adhésion aux organisations internationales. Souhaitée par la Chine, cette déclaration confère un caractère solennel à cette position traditionnelle des États-Unis sur la question placée par Pékin au « cœur des relations bilatérales ».

Le 1er juillet, Bill Clinton souligne « le rôle très constructif joué par Pékin pour promouvoir la stabilité financière » en Asie du Sud-Est, où sévit une grave crise.

Le 3 juillet, Bill Clinton plaide en faveur de « plus de démocratie » à Hong Kong, où il achève sa visite.

— Universalis

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