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6-14 mars 2023

Suisse. Débats sur la réexportation d’armements de fabrication suisse

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Le 6, le Conseil des États rejette, par 23 voix contre 18 et 2 abstentions, une motion déposée par le Parti libéral-radical (PLR), qui visait à autoriser les réexportations d’armes « destinées à des pays qui partagent les valeurs [de la Suisse] et qui disposent d’un régime de contrôle des exportations comparable au nôtre ». Plusieurs pays dont l’Allemagne souhaitent livrer à l’Ukraine des armes achetées à la Suisse, ce à quoi le Conseil fédéral s’oppose au nom de la neutralité du pays.

Le 8, le Conseil national adopte, par 98 voix contre 96, une motion déposée par le Parti socialiste (PS) qui autorise la réexportation d’armes suisses à la condition que le pays destinataire soit la cible d’une agression jugée illégale par le Conseil de sécurité de l’ONU. Dans le cadre de la guerre en Ukraine, cette condition se heurterait au veto de la Russie au Conseil de sécurité. Le Conseil national repousse aussi par 117 voix contre 78 une condition alternative qui proposait que l’Assemblée générale de l’ONU se prononce sur le même sujet à une majorité des deux tiers.

Le 12, le Neue Zürcher Zeitung am Sonntag révèle que soixante systèmes de défense antiaérienne Rapier de fabrication britannique ont été déclassés par l’armée suisse et seront prochainement mis au rebut. Dans un entretien au même numéro de ce journal dominical, le président de la Confédération Alain Berset dénonce la « frénésie guerrière dans certains cercles » au sujet de la guerre en Ukraine, qui repose selon lui sur « une vision à court terme ». Ces propos suscitent de vives critiques.

Le 14, Alain Berset reconnaît avoir été maladroit dans le choix des mots, à propos de l’expression « frénésie guerrière », tout en soutenant que « la réponse à cette guerre d’agression brutale ne peut pas être uniquement le réarmement ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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