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4-29 juillet 1983

Proche-Orient. Situation bloquée au Liban

Du 4 au 7, George Shultz et Claude Cheysson effectuent des tournées au Proche-Orient, sans se rencontrer. Après s'être rendu en Arabie Saoudite, en Syrie, au Liban, en Israël, en Jordanie et en Égypte, le secrétaire d'État américain reconnaît qu'« aucun progrès n'a été réalisé vers le retrait des forces étrangères stationnées au Liban ». Le ministre français des Relations extérieures, qui a visité les mêmes pays sauf la Jordanie et a effectué une escale à Bagdad, achèvera sa « mission d'information sur le Proche-Orient » en rencontrant, le 24, à Tunis, Yasser Arafat.

Le 20, le Conseil des ministres d'Israël prend la décision de principe de redéployer son armée au Sud-Liban en abandonnant la région de Beyrouth et la montagne du Chouf, où s'affrontent milices druzes et chrétiennes. Cette rivalité entre Druzes et chrétiens est à l'origine de bombardements provenant de secteurs contrôlés par la Syrie, qui atteignent, les 20 et 22, Beyrouth et son aéroport. Le président libanais Amine Gemayel, qui effectue du 18 au 24 son deuxième voyage aux États-Unis en moins d'un an, critique le retrait partiel décidé par Israël : il estime qu'il correspondra à « une partition de facto du Liban », alors que l'objectif recherché est « le retrait total de toutes les forces étrangères ». Washington élève également des protestations.

Le 22, Robert McFarlane est nommé envoyé spécial du président Reagan au Proche-Orient. Il succède à Philip Habib.

Le 23, Walid Joumblatt, président du Parti socialiste progressiste (P.S.P.) et principal chef des Druzes du Liban, annonce la constitution d'un Front de salut national avec Soliman Frangié (chrétien maronite) et Rachid Karamé (musulman sunnite). Le Front, regroupant l'opposition au président Gemayel, est soutenu par la Syrie.

Du 25 au 29, Itzhak Shamir et Moshe Arens, respectivement ministre des Affaires étrangères et ministre de la Défense d'Israël, se rendent à Washington aux dates prévues pour un voyage du Premier ministre Menahem Begin, voyage qui a dû être annulé, le 19, pour des « raisons personnelles ». Les deux ministres plaident auprès du président Reagan la nécessité du redéploiement israélien au Sud-Liban. Ronald Reagan estime, le 29, qu'il « ne présente aucun problème majeur » et qu'il est « bienvenu », car il « donne aux États-Unis un moyen de pression sur la Syrie » qui refuse de retirer ses troupes du Liban, contrairement à ses promesses.

— Universalis

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