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4-28 janvier 2022

Kazakhstan. Répression des troubles et purge de l’appareil d’État

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Le 4, des milliers de personnes manifestent à Almaty, la capitale économique du pays, contre la libéralisation brutale, le 1er, du prix des carburants, notamment du gaz de pétrole liquéfié (GPL). La contestation avait débuté le 2 dans l’ouest du pays. Les protestations visent notamment l’ancien président Noursoultan Nazarbaïev, qui préside le Comité pour la sécurité nationale (KNB) et qui est accusé de continuer à contrôler le pouvoir et l’économie.

Le 5, tandis que les manifestations tournent à l’émeute et gagnent d’autres villes du pays, le président Kassym-Jomart Tokaïev promet une réponse « aussi dure que possible » aux « conspirateurs » et aux « hooligans » responsables des troubles. Il limoge le Premier ministre Askar Mamine et s’arroge la présidence du KNB dont le directeur, Karim Massimov, un proche de Noursoultan Nazarbaïev, est démis de ses fonctions, puis arrêté le lendemain pour « haute trahison ». Plus tard ce même jour, le président Tokaïev dénonce la menace de « groupes terroristes […] internationaux » et demande l’aide de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), l’alliance militaire qui lie le Kazakhstan à la Russie et à plusieurs autres républiques ex-soviétiques d’Asie centrale.

Le 6, la police déclare avoir « éliminé » des « dizaines d’assaillants ». De son côté, Moscou annonce le déploiement dans le pays d’une « force collective de maintien de la paix » comptant notamment trois mille soldats russes. Il s’agit de la première intervention de l’OSTC depuis sa création en octobre 2002.

Le 7, le président Tokaïev annonce que « l’ordre constitutionnel a été largement rétabli » dans le pays.

Le 9, une chaîne contrôlée par le ministère de l’Information fait état de cent soixante-quatre civils tués lors de la répression des émeutes. La veille, la police avait annoncé avoir arrêté près de huit mille personnes.

Le 11, le président Tokaïev, qui s’adresse en visioconférence aux parlementaires, dénonce l’incapacité du KNB à prévenir les troubles. Par ailleurs, il évoque l’apparition dans le pays, « grâce à Elbasy » – le « père de la nation », titre que s’est attribué Noursoultan Nazarbaïev – de « sociétés extrêmement rentables et de […] personnes très fortunées » auxquelles il demande une « participation active » en vue de « payer [leur] dette au peuple kazakh ». Il annonce également la nomination d’Alikhan Smaïlov, l’un de ses proches, à la tête d’un gouvernement remanié.

Le 13, les forces russes annoncent le début de leur retrait du pays.

Le 18, Noursoultan Nazarbaïev, qui apparaît publiquement pour la première fois depuis le début des troubles, annonce par le biais d’une vidéo son intention de prendre « un repos bien mérité ». Les jours précédents, plusieurs de ses proches occupant des postes de responsabilité avaient été limogés.

Le 28, le XXIe congrès extraordinaire du parti Nour Otan, au pouvoir, élit à l’unanimité Kassym-Jomart Tokaïev à sa présidence, poste auquel il succède à Noursoultan Nazarbaïev.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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