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4-21 novembre 1998

France. Poursuite de la polémique au sujet des sans-papiers

Le 4, Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, présente au Conseil des ministres une formule d'aide au retour. Celle-ci est destinée aux Maliens, aux Sénégalais et aux Marocains, qui représentent le tiers des quelque soixante mille déboutés de l'opération de régularisation lancée en juin 1997. Inspirée du principe du « codéveloppement », elle prévoit pour les candidats au retour une période de formation en France, une aide à la réinsertion dans leur pays ainsi que l'octroi d'un visa autorisant de courts séjours en France.

Le 13, onze sans-papiers africains en grève de la faim depuis le 1er septembre sont évacués de force de la mairie de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) pour des raisons « sanitaires ». Des sans-papiers poursuivent des grèves de la faim dans d'autres villes.

Le 14, lors du congrès des Verts à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), Daniel Cohn-Bendit, tête de liste du mouvement écologiste aux élections européennes de juin 1999, appelle le Premier ministre Lionel Jospin à faire preuve de générosité, valeur républicaine selon lui, en régularisant les sans-papiers. Le lendemain, Dominique Voynet, présidente des Verts et ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, fait de même, invoquant le « bon sens » et le « réalisme ». Elle affirme être, sur ce point, « en désaccord » avec le Premier ministre.

Le 17, à l'Assemblée nationale, Lionel Jospin, répondant implicitement à Dominique Voynet, juge « irresponsable » l'« attitude qui revient à faire passer le message qu'en France tout immigré entré irrégulièrement peut être régularisé ».

Le 21, quelque six mille personnes manifestent à travers la France en faveur de la régularisation de tous les sans-papiers qui en ont fait la demande, afin que les déboutés ne soient pas renvoyés dans la clandestinité.

— Universalis

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