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28 août 2000

Burundi. Signature d'un accord de paix

Au terme de deux années de négociations, les diverses institutions, forces politiques et factions belligérantes signent, à Arusha (Tanzanie), en présence du président américain Bill Clinton et d'une vingtaine de dirigeants africains, un accord de paix négocié sous l'égide du Sud-Africain Nelson Mandela. Ce texte doit mettre fin à la guerre civile qui oppose depuis sept ans les factions hutu et tutsi et qui a fait plus de 200 000 victimes et provoqué le déplacement de plus de 1 200 000 personnes. Les Hutu représentent 85 p. 100 de la population et les Tutsi 15 p. 100, mais depuis le coup d'État du major Pierre Buyoya, en juillet 1996, la minorité tutsi contrôle le pouvoir et l'armée. Toutefois, les principaux mouvements de guérilla hutu n'ont pas participé aux négociations de paix et six organisations armées tutsi ont refusé de signer l'accord. Ce dernier prévoit notamment une période de transition de trente mois durant laquelle le pouvoir sera partagé entre les deux communautés, l'instauration d'une commission « Vérité et réconciliation » et l'intégration des rebelles dans une armée composée à parts égales de soldats hutu et tutsi. Le texte ne prévoit pas de cessez-le-feu.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 3-12 septembre 1996 Burundi. Retour partiel à la légalité

    Le 3, les rebelles hutu, bras armé du Conseil national pour la défense de la démocratie dirigé par Léonard Nyangoma, tirent au mortier sur Bujumbura pour la première fois depuis un an. Cette pression militaire exercée sur la capitale renforce les effets de l'embargo observé par les pays voisins depuis...

  • 2-30 août 1996 Burundi. Isolement du pays

    Le 2, à la suite du putsch qui a porté au pouvoir le major tutsi Pierre Buyoya, en juillet, le nouveau Premier ministre Pascal-Firmin Ndimira présente un gouvernement d'union nationale composé presque à égalité de Hutu et de Tutsi.

    Le 8, le Rwanda annonce la fermeture de ses frontières avec...

  • 20-31 juillet 1996 Burundi. Coup d'État militaire au profit des Tutsi

    Le 20, alors que les violences intercommunautaires sont quotidiennes dans le pays, quelque trois cents Tutsi sont tués dans un camp abritant des personnes déplacées, à Bugendana. L'armée – dominée par l'ethnie tutsi – et les rebelles hutu des Forces pour la défense de la démocratie (F.D.D.) se renvoient...

  • 5-18 juin 1995 Burundi. Poursuite du « nettoyage » des quartiers hutu de la capitale par l'armée

    Le 5, le Premier ministre tutsi Antoine Nduwayo demande aux civils d'évacuer les quartiers hutu de Bujumbura avant d'entreprendre une intervention militaire destinée à « libérer » ce secteur des « terroristes » hutu qui s'y cachent. Cette déclaration provoque un nouvel exode des Hutu de la capitale....

  • 11-28 mars 1995 Burundi. Violences interethniques et début d'exode

    Le 11, dix jours après la formation du nouveau gouvernement, le ministre de l'Énergie et des Mines, Ernest Kabushemeye, un Hutu, est assassiné à Bujumbura.

    Le 13, l'ancien maire tutsi de Bujumbura, le colonel Lucien Sabuku, est enlevé dans la capitale. Son corps supplicié est retrouvé le 15....

  • 15 février-1er mars 1995 Burundi. Maintien de la pression des Tutsi sur le pouvoir

    Le 15, le Premier ministre Anatole Kanyenkiko, un Tutsi modéré qui dirigeait depuis septembre 1994 un gouvernement d'union nationale, présente sa démission. Il cède ainsi à la pression de son ancien parti, l'Unité pour le progrès national (Uprona, tutsi), qui l'accusait d'être inféodé à la majorité hutu...

  • 1er-28 décembre 1994 Burundi. Crise politique et violences ethniques

    Le 1er, le Hutu Jean Minani est élu à la présidence de l'Assemblée nationale, où le Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu, hutu) est majoritaire. Cette élection est contestée par l'Unité pour le progrès national (Uprona, tutsi) qui accuse Jean Minani d'avoir appelé les Hutu à la vengeance au lendemain...

  • 10 septembre-5 octobre 1994 Burundi. Accord politique entre la majorité et l'opposition

    Le 10, au terme de près de deux mois et demi de négociations, la majorité présidentielle hutu, représentée par le Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), et l'opposition tutsi, conduite par l'ancien parti unique Unité pour le progrès national, concluent une convention de gouvernement qui prévoit...

  • 13 janvier-7 février 1994 Burundi. Élection de Cyprien Ntaryamira à la présidence

    Le 13, l'Assemblée nationale élit à la quasi-unanimité Cyprien Ntaryamira, ministre de l'ancien président Melchior Ndadaye, aux fonctions de chef de l'État. Cyprien Ntaryamira appartient à l'éthnie majoritaire hutu, comme Melchior Ndadaye, tué lors de la tentative de coup d'État d'octobre 1993 qui avait...

  • 21-27 octobre 1993 Burundi. Mort du président Melchior Ndadaye lors d'une tentative de coup d'État

    Le 21, des unités de l'armée (essentiellement composée de Tutsi appartenant à l'ethnie minoritaire, mais traditionnellement détentrice du pouvoir) s'emparent du palais présidentiel. Premier président issu de l'ethnie hutu (85 p. 100 de la population), Melchior Ndadaye, élu en juin, est tué. Le coup d'État...