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22-24 juin 1981

France. Entrée de ministres communistes dans le second cabinet Mauroy

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Le 22, au lendemain du second tour des élections législatives, Pierre Mauroy remet la démission de son gouvernement à François Mitterrand qui le reconduit, le 23, dans ses fonctions de Premier ministre.

Un « accord politique de gouvernement » est conclu dans la nuit du 22 au 23 entre le Parti communiste et le Parti socialiste. Cet accord porte sur le respect de la solidarité des signataires non seulement dans l'action gouvernementale, mais aussi dans les collectivités locales et les entreprises, ainsi que sur des problèmes de politique internationale : situation en Pologne, retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan, implantation de missiles en Europe.

Le 23, après ratification de l'accord par les deux partis, Pierre Mauroy présente son gouvernement qui comprend quarante-quatre membres (+ 1 par rapport au premier gouvernement Mauroy), dont trente-sept socialistes et deux M.R.G. La grande nouveauté est la présence de quatre ministres communistes : Charles Fiterman, ministre d'État chargé des Transports, qui occupe ainsi la troisième position protocolaire au sein du gouvernement ; Anicet Le Pors, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la fonction publique et des réformes administratives ; Jack Ralite, ministre de la Santé ; Marcel Rigout, ministre de la Formation professionnelle. La nouvelle équipe comporte cinq ministres d'État (trois socialistes, un communiste, le président du Mouvement des démocrates) – Nicole Questiaux (Solidarité nationale) ne fait plus partie de ceux-ci –, ainsi que trente-quatre ministres (+ 4) et neuf secrétaires d'État (— 3). Catherine Lalumière est promue ministre de la Consommation (au lieu de secrétaire d'État à la Fonction publique). Robert Badinter succède à Maurice Faure à la Justice, et Pierre Dreyfus à Pierre Joxe à l'Industrie. Edmond Hervé passe de la Santé à l'Énergie. Le 24, les réactions sont nombreuses à l'entrée des ministres communistes au gouvernement. Si la C.G.T. approuve celle-ci, F.O. « exprime avec solennité » son désaccord. L'U.D.F. fait connaître son inquiétude, tandis que Jacques Chirac redoute « l'instauration de la pagaille ».

À l'étranger, à part les vives réactions américaines, les capitales occidentales se refusent à dramatiser. Les partis communistes européens adressent leurs félicitations à leurs camarades français, tandis qu'en Europe de l'Est seuls les journaux hongrois et polonais annoncent la conclusion de l'« accord historique ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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