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2-30 mai 1986

U.R.S.S.. Suites de l'accident de Tchernobyl

  • Article mis en ligne le

Le 2, le responsable de l'énergie atomique en U.R.S.S., Andronik Petrossiants, admet que l'accident, survenu le 25 avril à la centrale nucléaire de Tchernobyl près de Kiev (Ukraine), est bien le plus grave accident du nucléaire civil de l'histoire, qu'il y a eu fusion du cœur du réacteur et qu'une zone de sécurité de 30 km a été évacuée autour du lieu de la catastrophe.

Le 5, alors que, dans de nombreux pays européens, des rumeurs alarmistes circulent sur le taux anormalement élevé de la radioactivité et que des mesures préventives souvent excessives sont prises, en particulier en R.F.A. et en Italie, les chefs d'État et de gouvernement des sept pays industrialisés, réunis au sommet de Tōkyō, abordent le problème de la sécurité nucléaire.

Le 12, un nouveau bilan de la catastrophe fait état de six morts (auxquels il faut ajouter deux personnes décédées au moment de l'accident) et de trente-cinq brûlés et irradiés dans un état grave. Quatre-vingt-douze mille personnes auraient été évacuées de la zone de danger. Le même jour, les Douze décident d'interdire jusqu'à la fin du mois toute importation d'animaux vivants et de produits alimentaires frais en provenance des pays de l'Est, sauf de la R.D.A. Une polémique se développe en France sur la non-diffusion de l'information selon laquelle le nuage radioactif de Tchernobyl aurait bien survolé le territoire français à la fin d'avril et au début de mai.

Le 14, Mikhaïl Gorbatchev, dans une allocution télévisée, annonce une prorogation du moratoire unilatéral sur les essais nucléaires jusqu'au 6 août, et réitère sa proposition de rencontre avec le président Reagan pour conclure une interdiction des essais. Il propose aussi un renforcement de la coopération internationale pour la prévention et la maîtrise des accidents nucléaires.

Les 18 et 19, sur le chantier du centre de retraitement nucléaire de Wackersdorf en Bavière (R.F.A.), de violents affrontements opposent écologistes et policiers : ils font près de quatre cents blessés en deux jours.

Le 29, le docteur Robert Gale, spécialiste américain des greffes de moelle osseuse, qui soigne à Moscou les malades les plus atteints, annonce que vingt-trois personnes sont mortes et que quatorze autres sont toujours dans un état critique.

Le 29 également, les Douze décident de lever le 1er juin les mesures prises à l'encontre des pays de l'Est. Ils réussissent à adopter des normes communes pour fixer le taux de radioactivité tolérable pour les marchandises commercialisées dans le Marché commun. Ce seuil de tolérance est beaucoup plus sévère que celui qui était appliqué jusqu'alors en France.

Le 30, un concert de bienfaisance au profit des victimes de la catastrophe réunit trente mille personnes dans un stade de Moscou où se produisent des vedettes et des groupes de rock soviétiques.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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